Essai vidéo - Shelby GT500 : animal venimeux

Le cœur de cette Shelby est sans aucun doute possible son V8 5.8 qui développe 671 ch à 6 500 tr/min et un couple de 850 Nm disponible à 4 000tr/min, ce qui fait de lui, selon le constructeur, le moteur le plus puissant jamais construit en Amérique du Nord. Pour arriver à de tels chiffres, les ingénieurs de chez SVT ont donc repris le V8 issu de la GT40, réalésé les cylindres, réduit le poids de 4 kg et surtout augmenté la cylindrée de 5,4 à 5,8 l. Ils ont enfin ajouté un compresseur TVS de 2,3 l qui accroît la pression de suralimentation de plus de 50 %. Le résultat est plus que probant puisque cette GT500 est plus puissante que l’ancienne génération qui développait 550 ch mais également qu’une Camaro ZL1 forte de 587 ch. Les performances sont hors du commun avec une vitesse maximale de 322 km/h atteinte sur le circuit de Nardo et un premier rapport capable d’avoisiner les 100 km/h en 3,7 s !


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Nous avions hâte de voir cette bête et dès l’ouverture du capot, on se demande même comment il a pu rentrer car il n’y a pas un cm² de disponible. Les mécaniciens ont dû jouer du chausse-pied ! Etonnant sur le papier, ce moteur l’est aussi dans la réalité avec ses culasses bleues, son écriteau « hand built with pride (fait à la main avec fierté, tellement américain) », son énorme filtre à air ainsi que sa courroie visible. Place maintenant aux choses sérieuses.



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À partir de ce moment-là, vous entrez dans un autre monde. Le V8 s’ébroue dans une sonorité typique des V8 américains mais toujours aussi séduisante. Dès que vous frôlez la pédale, on sent tout de suite que ce moteur ne demande qu’à s’élancer. Dont acte. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la GT500 sait se montrer civilisée. Le V8 est bien sûr présent grâce à son couple. Le guidage de la boîte de vitesses à 6 rapports est ferme mais plutôt précis tandis que la direction ne s’avère pas lourde et bien assistée pour les manœuvres en agglomération même si le diamètre de braquage apparaît conséquent. La période d’observation finie, il est temps de voir ce que cette Shelby a dans le ventre. Et disons-le tout de suite, nous n’avons pas été déçus. Dès que l’on appuie plus fortement sur l’accélérateur, on est latéralement catapulté et collé au dossier du siège. Aucun doute, les 850 Nm sont bel et bien là et le compteur de vitesse monte à une vitesse incroyable. Dès 4 000-5 000 tr/min, cela pousse encore plus fort et il est bien difficile d’atteindre les 7 000 tr/min de la zone rouge, du moins sur route ouverte. Heureusement, le système de freinage Brembo composé de disques de 380 mm de diamètre à l’avant couplés à des étriers à 6 pistons et 350 mm à l’arrière accomplit parfaitement sa tâche et n’a pas de difficulté à freiner les 1 800 kg de cette GT500. Toutefois, même si la rigidité n’a pas été prise en défaut, c’est surtout la motricité qui nous laisse sur notre faim. En effet, à la moindre accélération franche, on sent que le train arrière souffre le martyre et il n’est pas rare de constater des patinages ainsi qu’une certaine tendance au déhanchement, même en ligne droite. Pas très rassurant mais aussi très surprenant car peu de voitures procurent une telle sensation. Forcément on se dit que cette Shelby serait l’engin parfait pour des courses de run. D’autant plus que le launch control est particulièrement efficace.

Véritable machine à sensations, cette GT500 est plutôt ferme en amortissement mais pas inconfortable pour autant. Les mouvements de caisse sont bien contenus mais on reprochera tout de même un manque de maintien des sièges. La direction a également énormément progressé mais elle ne distille pas un toucher de route exceptionnel car elle manque de consistance et n’est pas assez informative.