Nous sommes en 1988. A l’Est, cela sent la fin d’une histoire, ou peut-être sa continuation sous une autre forme. La Pologne a une industrie automobile nationale. La RDA a une industrie automobile nationale. La Tchécoslovaquie aussi. La Yougoslavie aussi. La Roumanie ? Aussi, il existe déjà Dacia qui deale déjà aussi avec l’Ouest. Et en Bulgarie ? Non, vous aurez beau chercher, au pays des roses, il n’y a pas d’industrie automobile nationale, tout au plus une soumission au grand frère (pourtant plus jeune dirons certains) russe, lui aussi paré de sa propre industrie automobile et auquel elle a transmis son alphabet.


Peut-être est-ce d’ailleurs l’absence d’industrie automobile en Bulgarie qui fit longtemps douter nombre de Français du niveau de développement de ce pays. Les Bulgares avaient-ils l’électricité ? Evidemment. Mais les Français sont souvent plus ignorants qu’ils ne le croient.


Alors, est-ce un hasard, une facétie, un retournement de l’histoire ou, plutôt, la preuve du décidément sens stratégique chinois qui nous vaudra dans quelques jours cet événement : un constructeur chinois, Great Wall, va débuter en février la production (l’assemblage dans un premier temps) d’automobiles en Bulgarie. Ni plus ni moins ; un point c’est tout.


C’est à Lovetch, dans le nord de la Bulgarie, que l’usine de Litex Motors sera officiellement inaugurée en février prochain. Comptant 120 salariés, cette usine a été construite suite à un accord de coopération signé en 2009 avec Great Wall. Y seront assemblés la berline Voleex C10, le SUV Hover H5 et le pick-up Steed.


Cette usine aura une capacité annuelle de 50 000 véhicules (pour 2 000 salariés à la manœuvre) voire 70 000 véhicules. Fin 2012 commencera l’assemblage pour le marché britannique (avec volant à droite) et en 2015 pour toute l’Europe. Ces véhicules seront donc destinés à l’Europe entière même si les régions de l’Est seront privilégiées dans une première phase.


Qu’importe, cette implantation est un signe fort de plus adressé par la Chine à l’Europe.