Les biocarburants sont au coeur des préoccupations de l'Union Européenne qui a pour ambition qu'en 2020 10% du carburant utilisé dans les transports en soit issu. Même son de cloche aux Etats-Unis où le président Barack Obama souhaite développer ce carburant, tout particulièrement dans sa flotte de véhicules officiels. Une récente étude semble pourtant trouver de sérieux inconvénients à cette politique.


L'étude nous vient de l'Association of American Physicians and Surgeons (AAPS), qui explique que produire plus de biocarburants pourrait prendre des vies plutôt qu'en sauver : « Une production plus importante de biocarburants augmente le prix de la nourriture dans le monde en détournant les terres cultivables de l'alimentation humaine pour nourrir les véhicules à moteur », peut-on lire dans le communiqué. « Des prix plus élevés, en retour, condamnent les gens à la faim et à la pauvreté absolue (définie par un revenu inférieur à 1,25 dollar par jour). La faim et la pauvreté mènent à une mort prématurée et à une augmentation des maladies. Ainsi, une production accrue de biocarburants augmenterait le nombre de morts et de malades ».


L'AAPS s'appuie également sur une étude menée par la Banque Mondiale et qui montre que l'augmentation de la production de biocarburants entre 2004 et 2010 a déjà mené à la pauvreté 35 millions de personnes dans les pays en développement. On estime que le nombre de décès liés à cette situation atteindrait le nombre de 192 000 chaque année.


Le changement climatique aura, si rien n'est fait pour l'enrayer, des conséquences dramatiques sur la qualité de vie des populations et particulièrement sur celles des plus pauvres. Des conséquences qui entraîneront des morts aujourd'hui non-quantifiées et qui ne justifient pas, si l'on en croit les différents rapports émis par les associations de protection de l'environnement qui se sont penchées sur le sujet, d'infliger d'ores et déjà une pression cette fois mesurée sur les pays en développement.