Au-delà des chiffres avancés, Proxinvest met en lumière la difficulté grandissante pour le public et même les actionnaires de comprendre et quantifier exactement les revenus des présidents d'entreprise. En cause, des systèmes de rémunérations échappant à tout contrôle de l'assemblée générale des actionnaires. La rémunération moyenne des patrons du CAC40 est de 4,24 millions d'euros/an (celle des patrons du SBF 80 de 2,06 millions d'euros) et se décompose comme suit : 24% en rémunération fixe, 32% en variable annuel, 16% d’autres avantages, 16% en actions gratuites et 12% en options. Proxinvest note également que seulement 16% de la rémunération d'un patron est conditionnée par le résultat à long terme (3 ans !) de l'entreprise, un manque de lien entre rémunération et résultat qui inquièterait de plus en plus les investisseurs (on ne parlera pas des salariés).

Proxinvest pointe également l'absence totale de contrôle en ce qui concerne les rémunérations des présidents non-exécutifs.


Revenons maintenant aux chiffres.


Après une hausse spectaculaire de 33% en 2010, le revenu des patrons du CAC40 continue d'augmenter de 4% en 2011 notamment à cause des indemnités de départ versées durant l'année. Hors ces versements, la rémunération moyenne baisse de 3%, une proportion bien éloignée du recul de 10% des bénéfices nets cumulés des entreprises concernées et de 17% de l'indice du CAC40.


Second dans le classement, Carlos Ghosn dont la part des revenus de Nissan et de Renault est difficile à établir selon le cabinet d'étude a reçu au total 13,3 millions d'euros contre 9,7 millions l'année précédente, soit une hausse de 38%. Il est le seul du secteur automobile à entrer dans le Top 14 des patrons dépassant le plafond de 240 SMIC (4,6 millions €).