Mariage de raison

Cooper, dont la dernière victoire remonte au GP de Monaco 1962, est totalement passé à côté de la Formule 1-1500 cm3. Le départ de Jack Brabham, mais aussi de graves problèmes de trésorerie, empêchant notamment le passage du châssis tubulaire à la coque, ont fortement limité la progression de l'équipe. John Cooper qui trouve (déjà !) que l'on s'amuse nettement moins en F1 et lassé par les contre-performances de ses voitures, donne une part grandissante de son temps au développement, d'ailleurs fort lucratif, des Mini-Cooper. Le décès de son père, puis un grave accident de voiture qui le tient éloigné des circuits en 1964, va accélérer son retrait.

À la fin de cette même année, il cède le département course de Cooper, la Chipstead Motors, un groupe industriel dont le principal actionnaire est Jonathan Sieff, pilote amateur à ses heures et héritier du fondateur de Marks et Spencer. Ambitieux, Sieff veut redonner son lustre d'antan à Cooper et, dans ce but, il va s'appuyer sur Mario Tozzi-Condivi, l'un des dirigeants de Chipstead Motors, qui importe notamment les Maserati en Grande-Bretagne et a noué des liens étroits avec Giulio Alfieri, l'ingénieur de la marque. Au cours de l'été 1965, un accord est signé entre les deux parties au terme duquel, Maserati s'engage à supporter le coût du développement de son "vieux" V12, tandis que Cooper vendra en exclusivité des monoplaces doté du moteur italien aux écuries privées. Tout va aller très vite. Pendant que Roy Salvadori, le nouveau team-manager de l'écurie F1 procède lui-même aux premiers essais du V12 avec un châssis de développement, la première coque est réalisée en quelques semaines. Sa conception a été confiée à Derek White, un ingénieur qui a précédemment travaillé chez Connaught et Jaguar.

Confronté aux dimensions et au poids imposants du V12, il s'est contenté d'élaborer une coque en aluminium avec des renforts en acier, de facture classique. La première F1 monocoque de la marque effectue sa première apparition publique à l'occasion du Racing Car Show de Londres en janvier 1966. Elle paraît énorme aux côtés des anciennes F1-1500 cm3, mais sa robustesse et la qualité de sa fabrication impressionnent favorablement les observateurs. Premier constructeur sur le marché à l'aube de la saison 1966, Cooper enregistre trois commandes fermes de la part de l'équipe de Rob Walker, de Jo Bonnier et de Guy Ligier. Avec les deux voitures (plus celle de réserve) réservées à l'équipe officielle, Cooper revient en force en F1, mais la loi du nombre sera bien illusoire...

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