L'arme absolue contre l'alcool au volant s'appelle l'antidémarreur éthylique et pourrait bien devenir obligatoire au Canada. Les experts de la santé publique sont en effet convaincus de son efficacité. Reste à convaincre Transports Canada... et la population.

Les voitures neuves seront-elles prochainement toutes dotées de ce système ? En tous cas, l'Institut national de santé publique est parvenu à convaincre la Table québécoise de la sécurité routière. Cette dernière demandera donc dans son rapport, attendu fin juin, que Transports Canada examine la possibilité d'imposer cette norme aux constructeurs.

Le principe de l'antidémarreur avec éthylomètre est simple. Il s'agit d'un appareil dans lequel doit souffler l'automobiliste avant de démarrer son véhicule. En cas d'analyse positive, il est alors impossible de mettre le contact.

« Il y a le sentiment que nous devons passer à un autre niveau pour améliorer la situation », explique Paul Boase, cadre aux Programmes de sécurité routière de Transports Canada.

Si la Suède a décidé de rendre obligatoire cette mesure en 2012, Transports Canada préfère prendre ses précautions et analyse actuellement un nouveau genre d'antidémarreur. Ainsi, seules les personnes ayant consommé de l'alcool seront obligées de souffler. Des capteurs situés sur le volant examineront la transpiration tandis que d'autres procédés permettront d'analyser l'air de la voiture. « S'il n'y a pas d'alcool, vous n'avez rien à faire. Ça pourrait être plus acceptable pour les gens. L'enjeu devient alors : à quel point est-ce fiable ? », s'interroge Paul Boase.

Néanmoins, si cet antidémarreur nouvelle génération devenait obligatoire, il ne verrait pas le jour avant plusieurs années, bien après 2012, compte tenu du temps nécessaire à la mise au point et à l'installation du système. Voilà en tous cas un projet qui ne manque pas d'air...