Lutter contre la pollution atmosphérique tout en étant « fashion » , c'est possible ! Des chercheurs ont inventé des vêtements qui absorbent les oxydes d'azote, principalement rejetés par l'automobile.

Bientôt, agir en faveur de la qualité de l'air ne sera pas plus compliqué que d'enfiler son jeans ou son pull. Des chercheurs de l'Université de Sheffield ont mis en place un programme, « Catalyting clothing », qui a pour objectif la confection de tissus dépolluants. Ces derniers neutralisent en effet les oxydes d'azote (NOx), des gaz principalement émis par nos véhicules.


Comment ça marche ?

Rien de plus simple : il suffit de sortir dehors en portant un vêtement imprégné d'oxyde de titane. Grâce aux rayons du soleil, énergie renouvelable qui sert de catalyseur, les nanoparticules du vêtement réagissent avec les NOx en absorbant leurs effets polluants. La réaction chimique s'opère naturellement, sans que la personne s'en aperçoive. Encore faut-il qu'il ne pleuve pas !

Cette technologie n'est pas nouvelle : il faut savoir que ce procédé est déjà utilisé sur certaines façades de bâtiment (matériaux opaques et vitrages). Cela dit, le système est beaucoup plus performant sur un sujet en mouvement.

Et comme l'éthique n'est pas forcément esthétique, les chercheurs de l'Université ont décidé de collaborer avec le London College of Fashion, pour créer un prototype de robe dépolluante (voir la photo).


Les lessives dépolluantes : un nouveau marché ?

Porter des vêtements dépolluants c'est bien, mais faut-il pour autant changer sa garde-robe ? Non, car les fabricants de lessive s'y mettent aux vues d'un tout nouveau marché. A l'heure du bio et des bobos écolos, l'idée fait saliver les industriels. L'idée serait d'utiliser une lessive qui imprégnerait nos vêtements de particules dépolluantes à chaque lavage.

Au lieu d'avoir la pollution incrustée dans les mailles de nos vêtements et la ramener dans nos foyers, la lessive permettra de ne rien laisser adhérer aux tissus.

L'entreprise Ecover est ainsi partenaire des recherches, et le produit finalisé devrait être testé par les consommateurs à la mi-2012. Comme l'explique Tom Domen, chargé du projet, « les vêtements sont moins sales, sauf si vous faites une tache en mangeant ! » Une piste pour le futur slogan ?


Un bémol : un concept efficace... mais uniquement à grande échelle

Des initiatives isolées n'auront aucun impact sur la pollution de l'air globale. Pour que le projet soit efficace à l'échelle de la ville, il faudrait que les citadins adoptent en masse le concept et l'appliquent régulièrement. De plus, il faudra prouver que les nanoparticules sont biodégradables et sans effet nocif sur la santé, ce qui serait un comble ! Comme le reconnaît Tom Domen, « le plus difficile en effet sera de convaincre le grand public ».


Après les vêtements qui détectent le monoxyde de carbone que vous ingérez, voici venu le temps des vêtements dépolluants. En ces temps de Fashion Week, il est bon de conjuguer éthique avec esthétique.