Lorsqu’on parle de gaz à effet de serre, on pense aussitôt au CO2. Et c’est normal : les constructeurs automobiles n’insistent-ils pas sur les rejets de CO2 dans le descriptif des véhicules ? D’autres gaz nocifs sont aussi à prendre en considération : le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et aussi les hydrofluorocarbures (HFC). Christa Clapp, économiste à la division changement climatique de l’EPA américaine (Agence de Protection de l’Environnement), a donné une conférence à Paris le mois dernier pour expliquer les sources et l’impact des autres gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

Selon elle, les gaz autres que le CO2 ont des provenances multiples et variées : l’énergie, l’industrie, les transports, l’agriculture et les déchets. Mais celui dont il faut s’occuper en priorité serait le méthane, puisque ce gaz a un pouvoir de réchauffement environ 22 fois supérieur au CO2. Même si les quantités émises sont moins importantes que le CO2, le pouvoir de réchauffement indique clairement l’urgence de traiter ce gaz en particulier.

Point positif d’après Christa Clapp : « Il existe un panel large d’options d’atténuation des gaz à effet de serre autres que le CO2, d’autant plus que les coûts d’atténuation sont inférieurs à ceux qui sont liés au CO2. » L’agriculture et le secteur énergétique sont les deux domaines qui doivent agir sur la diminution de ces gaz, puisque ce sont eux qui en émettent le plus. Elle ajoute que la Chine, les USA, l’Inde et le Brésil, étant les plus grands producteurs de ces gaz et de pollution en tout genre, sont les pays les plus propices à agir en vue d’une atténuation.

Même si des techniques pour diminuer les émissions de ces gaz existent, la mise en place de projets sur le terrain manquent cruellement, à cause du manque d’information et de prise de conscience du problème. Cependant, les USA voient l’émergence de programmes (basés sur le volontariat, donc très peu nombreux) : on peut citer par exemple l’AgSTAR Program, qui agit en informant et en encourageant la production de biogaz dans les exploitations agricoles, notamment les élevages. D’après les affirmations de l’EPA, ce type de structures ont permis de diminuer leurs émissions de CH4 de l’ordre de 11% par rapport au niveau de 1990. Si le nombre de programmes augmentaient, on pourrait diminuer considérablement les émissions de méthane. Espérons que la conférence de Christa Clapp encourage les initiatives.