Vanlife + canicule, le mauvais calcul
L'été sera chaud dans les vans et les fourgons. La clim pourrait régler le problème. Sauf qu'elle nécessite beaucoup d'électricité et oblige les adeptes à se réfugier dans un camping muni de prises. Pourtant des solutions à gaz existent, mais elles sont curieusement interdites.

La vague de chaleur est passée. Mais aucun météorologue ne peut exclure une seconde canicule au cours de l’été. Quant à la première, qui vient de s’achever, elle a laissé un cuisant souvenir à quelques vanlifers piégés, car mal préparés.
Mais au fait, comment résister dans un habitacle fermé de quelques mètres carrés, peu aéré et de couleur sombre ? Car c’est la mode du moment. Les fourgons aménagés, d’un bel anthracite mat ou d’un kaki viril, pullulent et se donnent des allures de baroudeurs.
Sauna garanti
Sauf que lorsque les 30 degrés sont dépassés, les Indiana Jones du bord se retrouvent dans un sauna d’autant plus insupportable que les surfaces vitrées de ces engins sont souvent réduits au strict minimum.
La lutte contre la chaleur commence donc lors de l’achat de l’engin, en privilégiant un van ou un fourgon blanc qui, au détriment du look, emmagasine moins la chaleur. Par chance, ces engins disposent, pour la plupart d’entre eux, d’un hayon qui permet de laisser entrer un peu de fraîcheur à la nuit tombée, et même de dormir en la laissant grand ouvert.
Il convient également, pour affronter un climat réchauffé, d’opter pour un toit relevable. Car ce dernier dispose, à l'avant et sur les côtés, d’une toile découpée de moustiquaires. Un dispositif qui permet de créer un courant d’air lorsque le hayon est ouvert. Une mesure beaucoup plus efficace que le lanterneau entrebâillé livré en série sur les vans et fourgons sans toit relevable.
Mais si les vans peuvent disposer, parfois en option, du fameux toit pliable, il n’en est rien des camping-cars. Ces derniers n’ont pas non plus de hayon à l’arrière, ni de grands ouvrants. Assez paradoxalement, c’est donc dans les engins qui offrent le plus de surface habitable, que l’on subit le plus la chaleur. D’autant que même la porte arrière y est sensiblement plus petite que celle des vans.

L’étuve à bord des capucines, profilés ou intégraux est donc inévitable, même à coups de petits ventilateurs branchés sur la prise USB. Seule solution : la clim. Sauf qu’elle tourne à l’électricité et coûte entre 600 et 3 000 euros selon sa fiabilité et ses performances. Pour ce tarif, on dispose d'un modèle qui fonctionne également en 12V, mais qui se heurte aux limites de la batterie et à sa consommation excessive. Résultat : pour passer la nuit au frais, il faut en passer par le 230V, ce qui oblige les aventuriers en van ou camping-car, à stationner dans un camping équipé de prises. Pour le fantasme Into the wild, c'est raté.
Mais il existe une autre solution : le climatiseur à gaz. Il suffit de brancher l’engin sur une bouteille de propane ou butane, selon l’engin, et à nous la liberté et les étendues sauvages loin d’une prise électrique. En plus, le gaz est moins cher que l’électricité car sa consommation est moindre.
Le frigo et la cuisinière au gaz c'est oui, la clim c'est non
Sauf que non. Ces appareils existent bel et bien mais ils sont interdits dans un véhicule en Europe. En fait, l’usage du gaz dans un engin roulant est encadré par la norme NF EN 1949 qui donne la liste des appareils à gaz utilisables et homologués. On y retrouve les appareils de cuisson, les frigos, l’eau chaude et même le chauffage. Mais aucune mention de la clim, sans que, pour autant ces engins soient plus dangereux que ceux qui sont autorisés.
En fait, lors de la rédaction de la directive, personne n’a songé à inclure la clim, peu en usage il y a quelques années encore. Évidemment, les instances et syndicats du véhicule de loisirs tentent de faire modifier le texte, mais le chemin pour y parvenir risque d’être aussi long que les nuits des vanlifers transpirant à bord de leur engin.
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