Des drones et des cyberattaques planeraient au-dessus de Renault
Des contacts sont en cours entre le ministère de la Défense et le groupe Renault. Le losange pourrait participer à la fabrication de drones militaires. Une affaire qui, selon Le Parisien, aurait déclenché des cyberattaques contre le constructeur.

L’affaire a pris de court les salariés. Au mois de juin, le ministre de la défense Sébastien Lecornu a annoncé qu’il souhaitait associer le groupe Renault à la fabrication de drones militaires destinée à l’armée française, évidemment, mais aussi à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Quelques semaines plus tard, le groupe a confirmé que des contacts en ce sens ont effectivement été pris et Jean-Dominique Senard, le président de l'ex-régie, lui-même, a reconnu « être ouvert à la question ». En plus, si quelqu’un est, en théorie, particulièrement au fait de la fabrication de ces engins volants, c’est bien le nouveau directeur général, selon le syndicat FO. Force Ouvrière est d'ailleurs inquiet de ces annonces.
Des cadres mis devant le fait accompli ?
C’est que François Provost était, dans une autre vie, conseiller auprès d’Alain Richard, ministre de la défense de 1997 à 2002. De là à considérer que, plus de 20 ans après, il a toujours des volontés guerrières, c’est aller un peu vite en besogne.
Quoi qu’il en soit, il était, avant le 15 juillet, le patron des affaires publiques et, par ce biais, en première ligne dans les relations avec l’État, premier actionnaire de l’ex-régie.
Mais contrairement aux syndicats, ce que reprocheraient certains cadres, interrogés de manière anonyme par le Parisien, ce n’est pas cette diversification guerrière, d’autant que Renault ne va pas directement fabriquer des drones, puisqu’il va s’associer à une PME hexagonale fondée en 2018 et baptisée EOS technologie.
Ce que ces cols blancs n’apprécient pas, c’est d’avoir été mis devant le fait accompli. Pas pour des motifs vexatoires, mais pour des raisons d’impréparation et de sécurité.

Car depuis que cette affaire est publique, sans que pour autant une date de mise en chantier ne soit avancée, l’entreprise serait victime de cyberattaques, toujours selon Le Parisien. Des attaques qu’une annonce en interne, avant sa divulgation publique aurait, peut-être, pu permettre d’éviter. Car la guerre, avant d’être physique, est aujourd’hui, virtuelle.
Un danger, au-delà des cyberattaques ?
De quelle manière se traduisent concrètement ces cyberattaques ? Pour le moment, aucun signe d'attaque russe ne semble constaté. Selon un porte-parole du groupe, "toutes les grandes entrerises sont touchées chaque mois par des dizaines d'attaques de ce genre". Renault comme les autres. Mais le simple fait d’évoquer une éventuelle coopération militaire donne des sueurs froides compréhensibles aux salariés de Renault.
Car les opérations de déstabilisation des entreprises liées au réarmement que connaît l’Europe peuvent avoir des conséquences beaucoup plus graves que le simple hacking. Au mois de juillet, selon CNN, les renseignements américains auraient déjoué un plan russe. Il prévoyait tout simplement l’assassinat d’Armin Papperger. Il n’est autre que le patron de Rheinmetal, le géant allemand de l'armement.
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