Début juin, l'Agence internationale de l'énergie, l'AIE, publiait un rapport inquiétant dans lequel elle affirmait que les réductions de CO2, nécessaires pour que l'augmentation de température de la planète ne dépasse pas 2°C, ne seraient pas atteintes d'ici 2020. Aujourd'hui, une nouvelle étude redonne de l'espoir mais montre qu'il reste du pain sur la planche.


Cette étude, réalisée conjointement par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation météorologique mondiale (OMM), a le mérite de ne pas se limiter au seul CO2. Elle se penche ainsi sur le cas du noir de carbone, ces particules situées dans la suie émise par les véhicules, les feux de forêts et certains complexes industriels, et sur celui de l'ozone troposphérique, une gaz formé à partir de méthane. Rappelons que le CO2, le méthane et l'ozone sont les principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.


Le PNUE et l'OMM réclament ainsi des actions destinées à limiter à court terme la hausse des températures mais aussi les influences néfastes sur la santé de ces gaz. Différentes mesures, seize au total, ont ainsi été étudiées. La mise en place d'un petit nombre d'entre elles offre « des bénéfices considérables pour la santé publique, l'économie et l'environnement », précise le rapport. « En mettant en oeuvre seize mesures, nous réduisons le réchauffement global de 0,5°C en 2050 et augmentons les chances de ne pas dépasser l'objectif des 2°C. Toutes ces mesures existent déjà et permettent, pour plusieurs d'entre elles, de réaliser des économies au fil du temps », a expliqué à l'AFP Johan Kuylenstierna, spécialiste de l'environnement à Stockholm. Parmi ces mesures on trouve la récupération du méthane dans les industries polluantes ainsi que l'installation de pièges à particules pour les véhicules diesel.


Pour les chercheurs, la seule solution de limiter le réchauffement à 2°C consiste à se pencher en même temps sur le problème du CO2, du méthane et du noir de carbone. Ils affirment que toutes les mesures concernant le CO2, même radicales, n'auraient pas d'effet probant avant au moins 20 ou 30 ans. De quoi remettre sérieusement en question les dispositions prises par la France en matière de véhicules dits « écologiques ».


Source AFP.