Aux Etats-Unis, un bébé sur huit naît prématurément, soit avant 37 semaines de grossesse. En France, en 2005, le problème concernait 7,5% des naissances contre 5,4% dix ans plus tôt. Le développement des procréations médicalement assistées et l'augmentation de l'âge de la grossesse sont souvent montrés du doigt, mais on sait aujourd'hui grâce à une étude américaine que la pollution automobile joue également un rôle dans le phénomène.


Les chercheurs de l'université de Californie ont analysé les certificats de naissance d'enfants nés de mères vivant à Los Angeles à proximité d'axes de circulation très fréquentés. Ils ont découvert que l'exposition aux polluants liés au trafic automobile pouvait être associée à un risque 30% plus élevé de donner naissance à un bébé prématuré. En cause plus précisément, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : « La pollution de l'air est connue pour être associée à un faible poids de naissance et à une naissance prématurée », explique Beate Ritz, professeur au département d'épidémiologie de l'université d'UCLA. « Nos résultats montrent que les HAP sont des polluants inquiétants, et que des sources d'HAP ont contribué aux naissances prématurées ».


Un autre professeur, de l'université de Cincinnati cette fois, explique que les PAH peuvent se former à partir de résultats de combustion contenant du carbone et de l'hydrogène. En cause le bois, le kérosène mais aussi le diesel et l'essence. Les HAP peuvent ensuite se lier aux particules fines facilement inhalées. « Mécaniquement, ils peuvent contribuer au stress oxydatif et à des phénomènes inflammatoires dans le corps », explique-t-il. « Cela peut mener à des effets indésirables, tels qu'un faible poids de naissance ».


Les HAP ne sont pas les seuls responsables ; l'étude montre en effet que le benzène et les particules de nitrate d'ammonium, deux polluants connus et liés eux aussi au trafic automobile, peuvent eux aussi être cités parmi la liste des responsables.


Que faire pour se protéger ? Il est difficile de se mettre à l'écart de toute pollution atmosphérique pendant la grossesse mais pour les chercheurs responsables de l'étude, les femmes enceintes peuvent tout de même prendre quelques précautions à savoir éviter le tabagisme passif ou ne pas laisser tourner leur moteur pour rien. Elles peuvent aussi compenser les effets de la pollution en se nourrissant correctement, avec beaucoup de fruits et de légumes, surtout des légumes crucifères qui ont un effet détoxifiant.