Au Canada, l'Office de l'efficacité énergétique vous indique qu'en réduisant votre consommation d'énergie, vous économiserez de l'argent tout en contribuant à la salubrité de notre environnement. Il faut une certaine planification pour conduire en pratiquant le bon sens écolo au volant. L'Office vous donne ainsi plein d'astuces pour être un conducteur écolo. Si vous avez des courses à faire, prévoyez votre itinéraire pour éviter de revenir sur vos pas ou être pris dans les embouteillages aux heures de pointe. Parfois, un trajet un peu plus long qui vous permet de rouler à une vitesse régulière peut être plus économique en carburant qu'un trajet plus court où il y a beaucoup de feux de circulation. Èvitez les côtes abruptes qui font travailler le moteur de votre véhicule encore plus fort.

Servez-vous des transports en commun aussi souvent que possible. Le fait de laisser votre voiture à la maison aura une incidence immédiate et directe sur les émissions de gaz à effet de serre. Annuellement, un seul autobus peut remplacer 40 véhicules, économiser 10 646 litres de carburant et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 tonnes.

Le covoiturage s'avère un autre excellent moyen d'économiser de l'argent et de réduire les émissions. Une fourgonnette transportant sept passagers produit environ sept fois moins de pollution par kilomètre que sept véhicules.

Accordez-vous suffisamment de temps pour vos déplacements. Courir contre la montre vous oblige à freiner brusquement, à accélérer rapidement et à conduire trop vite, ce qui consomme inutilement du carburant. Ècoutez la radio afin de connaître les conditions routières : les accidents, la construction de routes et autres endroits à éviter. Vous économiserez ainsi du temps et de l'essence.

Souvenez-vous que les courts trajets peuvent être particulièrement coûteux. Les déplacements de moins de cinq kilomètres ne permettent habituellement pas au moteur d'atteindre sa température optimale de fonctionnement (surtout par temps froid) et cela signifie que la consommation de carburant et les gaz d'échappement seront considérablement plus élevés que lorsque vous faites le même parcours avec un moteur chaud.

Il est tout aussi important de planifier les longs voyages. Utilisez les cartes routières les plus récentes pour prévoir votre itinéraire, en vous souvenant que la route la plus directe n'est pas toujours la meilleure. Par exemple, il est peut-être sage d'éviter de traverser les zones suburbaines (en vous servant des voies périphériques contournant les grandes villes) car les feux de circulation, les intersections et les piétons occasionnent de nombreux arrêts et départs et accroissent la consommation de carburant. Lorsque vous planifiez votre itinéraire, souvenez-vous qu'il est généralement plus économique de rouler sur une autoroute à quatre voies que d'emprunter une route à deux voies.

La conduite qui respecte le bon sens au volant est une conduite sécuritaire.

Vous pouvez économiser du carburant, réduire les gaz d'échappement et vous protéger, vous et votre famille, en mettant en pratique certaines techniques de conduite préventive, en d'autres mots, en prévoyant ce qui se passera devant vous sur la route et en réagissant de manière appropriée. L'accélération est de loin l'opération qui consomme le plus de carburant. L'accélération rapide et abrupte consomme une quantité excessive d'essence et use votre moteur et vos pneus prématurément. Vous pouvez réduire la nécessité d'accélérer en évitant d'abord les ralentissements ou les bouchons de circulation inutiles. Il s'agit donc de prévoir les perturbations de la circulation afin de maintenir une vitesse constante. Se précipiter vers un feu rouge ou un arrêt pour ensuite freiner à la dernière minute, par exemple, est une habitude futile et coûteuse qui gaspille le carburant et use les freins. Vous devriez plutôt relâcher l'accélérateur bien avant l'intersection et laisser votre véhicule rouler jusqu'à l'arrêt. S'il y a un feu rouge, il est fort possible qu'il devienne vert avant que vous n'arriviez, et vous n'aurez donc même pas besoin d'arrêter.

La conduite agressive dans la circulation urbaine économise très peu de temps mais elle augmente énormément la consommation de carburant et les émissions. Elle use aussi le moteur et les freins. L'option la plus sécuritaire et la plus éconergétique est d'accélérer graduellement et de conserver une vitesse régulière.

C'est la même chose pour la conduite sur la grande route. Le véhicule consomme de l'énergie pour passer à sa vitesse de croisière, et cette énergie est perdue chaque fois que le véhicule est forcé de ralentir, par exemple, lorsque vous arrivez trop rapidement derrière une autre voiture. Accélérez graduellement lorsque vous dépassez les autres voitures ou lorsque vous rejoignez des voies de circulation plus rapides, et laissez beaucoup d'espace entre votre véhicule et celui qui vous précède afin d'éviter les freinages brusques.

Bon nombre de conducteurs économisent du carburant en utilisant le régulateur de vitesse afin de maintenir une vitesse constante sur la grande route. Cependant, dans certaines circonstances, les conducteurs avisés réaliseront des économies de carburant en s'abstenant d'utiliser le régulateur de vitesse. En région vallonnée, par exemple, il est plus économique de laisser baisser votre vitesse lorsque vous montez une côte et de la reprendre de l'autre côté en descendant. Toutefois, les conditions de la circulation permettent rarement, en pratique, l'utilisation d'une telle technique.

Certains automobilistes ont tendance à conduire en laissant leur pied gauche appuyé sur la pédale de frein, une habitude qui accroît la consommation de carburant et use prématurément les freins. Elle peut aussi être dangereuse puisqu'elle provoque l'échauffement des freins, ce qui réduit leur capacité de freinage. De plus, vos feux de freinage sont constamment allumés, de telle sorte que les automobilistes qui vous suivent n'ont aucune idée de vos intentions.

Enseigner aux apprentis conducteurs le bon sens au volant

Chaque année, quelque 300 000 Canadiens, la plupart âgés de moins de 21 ans, s'inscrivent à des programmes de formation des conducteurs. Si vous avez un nouveau conducteur dans votre famille et que vous voulez qu'il démarre du bon pied en ce qui concerne l'économie de carburant, ce dernier peut demander au moniteur de lui enseigner queques astuces.

Croyez-le ou non, laisser sa voiture tourner inutilement au ralenti est actuellement l'un des plus gros défauts des automobilistes canadiens. En plus de gaspiller le carburant, cette habitude endommage le véhicule et fait beaucoup de tort à l'environnement. Nous pouvons tous aider à résoudre ce problème : dans bien des cas, un simple tour du poignet suffit pour prévenir les émissions inutiles de gaz à effet de serre et d'autres polluants que produit votre véhicule. Ne vous laissez pas berner par l'opinion généralement reçue selon laquelle la marche au ralenti est une bonne chose pour votre véhicule. Au contraire, la marche au ralenti prolongée peut contaminer l'huile du moteur et abîmer les composantes de ce dernier. Alors, que faire pour vous débarrasser de cette mauvaise habitude? D'abord, si vous êtes immobilisé pendant plus de 10 secondes (sauf en pleine circulation), coupez le contact. La marche au ralenti au-delà de ce laps de temps entraîne une consommation de carburant plus élevée que celle d'un redémarrage.

Pensons bon sens au volant : se préparer à la conduite hivernale

Quand l'hiver repointera le bout de son nez, pensez à ces conseils ! La consommation de carburant grimpe en flèche par temps froid, et cela est coûteux et néfaste pour l'environnement. La consommation de carburant et les émissions polluantes sont beaucoup plus élevées au cours des deux premières minutes après un démarrage à froid que lorsque le moteur a atteint sa température normale de fonctionnement. Lors du démarrage, le moteur doit pomper l'huile dans le bloc pour lubrifier les pièces en mouvement. Dans un moteur froid, l'huile est épaisse et ne circule pas bien, ce qui signifie que le moteur doit travailler plus fort pour vaincre la friction interne. L'huile épaisse prend aussi plus de temps à circuler, ce qui permet le contact de métal contre métal et accroît ainsi l'usure du moteur.

La combustion du carburant est aussi beaucoup moins efficace dans un moteur froid, et le mélange air-carburant est plus riche (c.-à-d. plus de carburant et moins d'air). L'effet combiné est une augmentation marquée des rejets de polluants. Qui plus est, le convertisseur catalytique ne fonctionne pas lorsqu'il est froid. Or, tant que le convertisseur n'est pas réchauffé, toutes les émissions du moteur passent à travers le système d'échappement sans être traitées.

Une solution à ce problème de moteur froid est d'utiliser un chauffe-bloc pour réchauffer le liquide de refroidissement, qui à son tour réchauffe le bloc moteur et les lubrifiants. Le moteur démarrera plus facilement et atteindra plus rapidement sa température opérationnelle optimale. Utilisez une minuterie pour démarrer le chauffe-bloc deux heures avant votre départ. C'est tout le temps qu'il faut pour réchauffer le moteur.

Réchauffez le moteur en conduisant. Une fois que le véhicule est en marche, la meilleure façon de le réchauffer est de le conduire. Avec les moteurs à injection de carburant contrôlée par ordinateur, il ne vous faut pas plus de 30 secondes au ralenti les jours d'hiver avant de partir. Passé ce délai, la marche au ralenti ne fait que gaspiller du carburant et accroître les émissions.

En plus, il n'y a pas que le moteur à réchauffer. Les roulements à billes des roues, la direction, la suspension, la transmission et les pneus, tout cela doit être réchauffé, et c'est seulement lorsque le véhicule est en marche qu'on peut le faire. Un véhicule doit rouler sur une distance d'au moins cinq kilomètres avant que ces pièces ne se réchauffent.

Bien qu'il soit important de partir dès que possible après un démarrage à froid (mais pas avant de dégivrer les fenêtres!), vous devriez éviter les vitesses élevées et l'accélération rapide pendant les cinq premiers kilomètres. L'objectif est de réchauffer tout le véhicule à sa température optimale de fonctionnement aussi rapidement que possible tout en maximisant l'économie de carburant.

Pour empêcher que les fenêtres de votre voiture ne s'embuent, ouvrez une fenêtre dès que vous entrez dans le véhicule. Enlevez la neige de la prise d'air au-dessus du capot. Sinon, le dégivreur aspirera de l'humidité dans le système et embuera le pare-brise.

La neige et le poids du véhicule. Comme vous le savez déjà, la consommation de carburant augmente en proportion du poids du véhicule. À mesure que la neige s'accumule dans les puits des roues et sous les pare-chocs, elle ajoute du poids et frotte contre les pneus, augmentant encore plus la résistance au roulement. En outre, la neige accumulée sur un véhicule augmente la résistance aérodynamique ainsi que le poids du véhicule. Par mesure de sécurité ainsi que pour économiser du carburant, enlevez la neige de votre véhicule avant de partir.

Gonflage des pneus. Il faut accorder une attention particulière à vos pneus au cours de l'hiver. Les températures froides diminuent la pression d'air des pneus, ce qui ajoute à la résistance au roulement provoquée par la neige et la neige fondante. Alors, vérifiez régulièrement la pression des pneus, surtout après une forte baisse de température. La bonne pression des pneus est essentielle à l'économie de carburant, à la conduite sécuritaire du véhicule et à la durée de vie des pneus. Avant d'ajouter de l'air dans vos pneus, laissez sortir un peu d'air de chaque valve et laissez sortir de l'air du boyau de la pompe à air. Cela empêche l'humidité de s'accumuler sur la valve du pneu où elle peut geler et provoquer une fuite de la valve. Dans la mesure du possible, utilisez votre propre jauge de pression puisque les jauges des pompes à air des postes de ravitaillement sont souvent inexactes ou ces derniers n'en ont pas.

Planifiez vos déplacements. Il est particulièrement important de planifier vos déplacements en hiver : moins vous faites de démarrages à froid, mieux c'est. Au lieu de faire plusieurs courts trajets, combinez toutes vos courses en une seule et choisissez votre itinéraire avec soin. Le moteur devrait demeurer relativement chaud pendant que vous faites vos courses (mais ne le laissez pas tourner au ralenti!); cette précaution limitera la consommation de carburant et la pollution au redémarrage. Èvitez de stationner dans une côte pour qu'il soit plus facile de repartir le moment venu.

Allez-y doucement. Dernière suggestion de conduite en hiver : allez-y doucement. Plus votre véhicule glisse et dérape, plus vos roues patinent dans le vide, plus vous gaspillez du carburant et plus grands sont les risques d'accident. Il vous faudra aussi une plus grande distance pour vous arrêter en hiver, alors laissez amplement de place entre vous et le véhicule qui vous précède.

Autres conseils :

  • Pour profiter pleinement des avantages que procure une boite de vitesses manuelle, changez les vitesses le plus rapidement possible et maintenez toujours le véhicule au rapport de vitesse le plus élevé tout en évitant de faire "forcer" le moteur. La plupart des voitures modernes peuvent fonctionner au rapport le plus élevé même à des vitesses inférieures à 60 km/h.
  • Limitez l'utilisation du climatiseur pour réduire votre consommation de carburant en été. Sur la route, utilisez le système de ventilation continue du véhicule; en ville, abaissez une vitre.
  • La résistance aérodynamique étant relativement faible à basse vitesse, le fait d'abaisser une vitre aura un effet négligeable sur l'aérodynamisme de votre voiture. Si vous avez tout de même besoin de climatisation, relevez les vitres et faites fonctionner le climatiseur par intermittence.
  • Votre véhicule gagnerait à perdre quelques kilos en évitant de trop le charger. Le poids ne fait qu'accroître la consommation de carburant et les émissions dans l'environnement. Faites un ménage du printemps dans votre coffre!
  • Les porte-bagages accroissent la résistance aérodynamique d'un véhicule. Il vaut mieux les enlever lorsqu'ils ne servent pas.

Bonne route écolo !