En France, cela va de soi, mais en Allemagne ce sera une révolution. La question d'un salaire minimum national fait rage de l'autre côté du Rhin et elle est la pierre d'achoppement à la constitution d'une coalition gouvernementale entre la droite et la gauche. Bien que défaite lors des dernières élections, cette dernière vient de faire céder la première sur un sujet qui effraie les constructeurs automobiles nationaux.


Ceux-ci avaient même publié une tribune commune dans la presse assurant que si une rémunération minimum leur était imposée sur le territoire, ils quitteraient ce dernier pour s'en aller produire ailleurs. Laissant là l'ouvrier autochtone à ses illusions.


Une menace qui n'a apparemment pas été suffisante puisque la Chancelière Angela Merkel vient d'annoncer que l’Allemagne allait bel et bien se doter d’un salaire minimum généralisé. Avec ce regret clairement affiché : «Nous allons décider des choses que, au vu de mon programme, je ne considère pas comme justes, parmi elles un salaire minimum généralisé.» Puis elle a martelé à l'adresse des patrons teutons : «Je vais tout faire, le parti conservateur CDU va tout faire pour minimiser les effets sur l’emploi d’un tel salaire minimum. » Le parti adverse SPD réclame une base de 8,50 euros de l'heure à titre minimum.

On rappellera qu'un tel dispositif est une révolution dans un pays qui négocie ses salaires branche par branche. On attend maintenant la réaction des constructeurs automobiles allemands.