Que représentent réellement les décès dus à la route par rapport aux autres causes de décès ?

Non, la mortalité routière n'est pas un fléau national. En France, bien que la Sécurité Routière soit érigée en priorité nationale et qu'un arsenal répressif à l'ampleur grandissante se déploie toujours plus efficacement pour faire baisser ces chiffres (accessoirement), il faut expliquer toujours un peu plus fort que les d'accidents de la route ne sont pas une des causes de décès les plus répandues en France. Une étude purement statistique (ne cherchez donc pas d'émotionnel là-dedans) récemment publiée nous permet de voir clairement tout cela.

Cette étude américaine compare la mortalité routière de 193 pays à d'autres causes de mortalité dont les attaques cérébro-vasculaires, cardiaques ou les cancers. Les chiffres qui datent de 2008 indiquent un nombre de « morts pour 100 000 personnes ».


Ainsi, on apprend qu'en France, le taux de mortalité globale s'élève à 842 cas pour 100 000 personnes, pile dans la moyenne mondiale. C'est beaucoup mieux que la République de Centrafricaine (1 671) mais beaucoup moins bien que le Qatar (141) ou Singapour (491) et même la Chine (716). Si l'on prend en compte les décès par accidents de la route, la France est aussi dans la bonne moyenne avec un ratio de… 7 morts pour 100 000 habitants. Le chiffre datant de 2008, on peut dire que cela s'est encore amélioré depuis. L'Allemagne est à 6, la Suisse et la Hollande à 4 quand les USA sont à 14, la Chine et le Brésil à 22 mais tout cela est loin de la Thaïlande qui compte 44 décès pour 100 000 habitants sur ses routes.


On le voit, la France était loin d'être une mauvaise élève en 2008, les politiques ultra-répressives qui ont été mises en place depuis se justifient donc difficilement de ce point de vue. Sur le plan économique, c'est une autre histoire mais là n'est pas le propos. Car si l'on regarde ensuite les statistiques concernant les décès engendrés par d'autres causes, on constate un ratio largement plus important.

Au final, vous garderez en tête que les décès dus aux accidents de la route représentaient en 2008 seulement 0,8 % de toutes les causes de décès enregistrées en France. De quoi relativiser certains discours lobbyistes

Les tumeurs et autres cancers causent ainsi 259 morts pour 100 000 habitants (nous sommes 15e), les problèmes cardiaques, 69 morts pour 100 000 habitants et les problèmes cérébro-vasculaires 55 morts pour 100 000 habitants (mieux que la moyenne tout de même dans ces 2 derniers cas).


Au final, vous garderez en tête que les décès dus aux accidents de la route représentaient en 2008 seulement 0,8 % de toutes les causes de décès enregistrées en France. De quoi relativiser certains discours lobbyistes essentiellement fondés sur l'émotionnel et se demander si les efforts de nos gouvernants n'auraient pas plus de pertinence à se porter ailleurs, sur des causes aux effets notablement plus dévastateurs que la route. Mais peut-être qu'économiquement, le bilan serait moins favorable...