Quelque 18 millions de flashs en 2010, 19 millions en 2011, et maintenant plus de 21 millions... Chaque année, les radars automatiques affolent les compteurs. Pour autant, la rentabilité du contrôle automatisé ne cesse de fléchir chaque année... Attention, il reste de la marge ! Pour 2012, « un nouveau record » est ainsi attentu, selon Les Echos, avec une enveloppe estimée à 700 millions d'euros.

Reste qu'en moyenne, un radar automatique se déclenche toujours moins qu'avant. Et les nouveaux instruments, comme les radars tronçons (ou vitesse moyenne), ne sont pas, de ce point de vue-là, des plus efficaces. Dans ce contexte, 2013 - durant laquelle le parc de radars ne devrait progresser que de quelque 250 unités - pourrait se révéler être une véritable année charnière.

Pour les seuls radars fixes, le nombre de clichés moyen par an est ainsi passé de 6 340 à 5 684 en l'espace de deux ans. Pis, en 2008, ce chiffre s'élevait même à 7 676 ! Malgré tout, dans le même temps, le système a gagné en efficacité, et le taux de conversion en avis de contravention a fortement progressé, notamment pour ce qui est des radars feu rouge (voir notre tableau ci-dessous). Tous types de radars confondus, si la moitié des photos prises par les automates partait à la poubelle en 2011, il n'y en a eu qu'à peine plus de 40% qui se sont révélées inexploitables (photos ratées, plaques étrangères, motos prises par l'avant) l'an dernier.

L'évolution de l'efficacité des radars automatiques de 2010 à 2012

Par an Nb. moyen de clichés pour chaque radar fixe Nb. moyen de clichés pour chaque radar embarqué Taux de conversion en PV pour les radars de vitesse Nb. moyen de clichés pour chaque radar feu rouge Taux de conversion en PV pour les radars feu rouge Nb. moyen de clichés pour tout type de radar Taux de conversion en PV pour tout type de radar
2012 5 684 6 555 59,30% 1 721

57,41%

5 212

59,20%

2011 5 754 6 905 49,60% 2 260

56,15%

5 472

50,06%

2010 6 340 6 807 52,03% 1 801 (1ère année de service)

37,94%

5 860

51,44%


Enfin, les nouveaux instruments comme les radars discriminants et les tronçons, rejoints cette année par les radars « mobiles mobiles », pourraient devenir bien plus redoutables à l'avenir. Pourquoi ? Notamment parce que la marge est grande pour les discriminants. L'an dernier, seuls 32% de leurs clichés ont été convertis en contraventions. C'est peu, leur bilan ne peut donc que s'améliorer.

Enfin, si les radars tronçons (seuls six ont été mis en service au cours du second semestre 2012) repèrent vraisemblablement beaucoup moins d'infractions que les radars de vitesse classiques (voir le top 100 des cabines qui flashent le plus et nos classements par département), potentiellement, ils pourraient générer beaucoup moins de déchets, selon nos informations. Logique, ces nouveaux appareils fonctionnent de manière totalement différente des autres. Pour rappel, toutes les immatriculations des véhicules circulant sur les portions de route qu'ils contrôlent sont relevées en un point A puis en un point B (quelques kilomètres plus loin). Et c'est seulement après avoir calculé la vitesse moyenne de tous ces véhicules que d'éventuelles infractions peuvent être enregistrées. Dès lors, seuls les clichés exploitables à la base peuvent générer des messages d'infraction... Forcément, le taux de conversion ne peut que s'en trouver amélioré par rapport à d'habitude. Le ministère de l'Intérieur a toutefois refusé de nous donner de précisions concernant ces nouveautés. A croire qu'aucun avis de contravention correspondant n'a en fait été envoyé l'an dernier...

Ce taux de conversion en contraventions est en tout cas ultra-important pour la rentabilité du système. A ce petit jeu, ceux qu'on appelle abusivement les radars mobiles, soit ceux embarqués dans des véhicules banalisés et qui flashent depuis le bord des routes (et non dans le flot de la circulation comme les nouveaux « mobiles nouvelle génération ») se montrent des plus performants. En 2012, le taux de conversion les concernant a ainsi atteint les 75% (voir notre tableau ci-dessous).

Le bilan général de 2012

Selon les types de radars Nb. d'appareils en service Nb. d'infractions (soit de flashs) enregistrées Nb. de contraventions envoyées Soit une part de conversion de :
Radars fixes (ETF) 2448 Dont 2 190 cabines classiques 13 914 722 Dont ETFD : 1 005 705 7 316 146 Dont ETFD : 319 493 52,5% pour les radars fixes en général (et 54% pour les cabines classiques, mais seulement 32% pour les ETFD)

Dont 252 discriminants (ETFD)

Dont ETFVM :11 032 Dont ETFVM : le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité répondre à cette question, mais on pourrait l'estimer à 8 053*

Dont 6 tronçons (ETFVM)

Radars embarqués (ETE) 929 6 089 791 4 546 935 75%
Radars Feu Rouges (ETFR) 689 1 185 762 680 800 57%
Total des radars 4066 21 190 275 12 543 881 59%

*Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur au sujet du premier mois d'activité du 1er radar tronçon installé à Besançon l'été dernier. Le ratio donné entre le nombre de flashs et le nombre de contraventions était alors de plus de 73%. Mais ces PV ont-ils pour autant été bien envoyés ? Mystère...

Source : selon les statistiques transmises par le ministère de l'Intérieur.


Les radars automatiques, à n'en pas douter, ont encore de beaux jours devant eux ! Mieux vaut continuer à s'y habituer et faire en sorte qu'ils flashent le moins possible. Pour vous y aider, Caradisiac a donc décidé de publier l'ensemble des statistiques que lui a communiquées le ministère de l'Intérieur... Département par département, radars de vitesse comme de feu rouge. Surprise, les radars automatiques ne sont pas tous des « serial flasheurs » !