Au mois de mars dernier, des équipes de chercheurs des universités de Bath, Bristol et du « West of England » sont parvenues à décrocher une subvention d'1,6 million d'euros en provenance des autorités nationales, ceci afin de travailler à la concrétisation d'un projet étonnant.

Ces équipes ont prouvé qu'il était possible de capter le dioxyde de carbone de l'air (oui, ce CO2 honni et accusé d'être le réchauffeur de notre planète) pour ensuite le transformer en produit chimique et le réinjecter dans un processus de raffinage d'hydrocarbure aboutissant à la production de carburant, voire de matière plastique. La boucle parfaite en somme puisque l'automobile, en fonctionnant, produirait une partie du matériau nécessaire à la production de son carburant et de sa fabrication.

L'essentiel de leur projet consiste en la création de tissus poreux pouvant absorber le CO2 ambiant, accusé du réchauffement climatique. Pour cela, ils travaillent à la conception de MOF (Metal Organic Frameworks), des tissus nanoporeux aux capacités d'absorption incroyables et capable de ne capter que le CO2 de l'air ambiant. Ces matériaux placés sur les sorties de cheminées d'usine pourraient donc réduire les émissions globales de façon importante. Mais l'intérêt est également que ce matériau doté de catalyseurs transformant le CO2 puisse très rapidement être réutilisé pour la fabrication de carburant ou de matières plastiques. Ce sont donc 2 axes de recherche qui sont explorés afin de rendre l'idée viable économiquement.

« L'un des grands avantages de ce projet est qu'il va exploiter les capacités naturelles des micro-organismes à réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère et dans le même temps produire de l'électricité ou de l'hydrogène. A l'heure actuelle, il n'existe pas de technologies à grande échelle disponibles pour la capture et le traitement du CO2 de l'air. Cela est dû au fait que le CO2 est plutôt dilué dans l'atmosphère et que sa réactivité chimique est très faible. En combinant un matériau conçu intelligemment à la catalyse hétérogène, l'électrocatalyse et la biocatalyse, notre objectif est de développer une technologie verte efficace. »

L'intelligence de l'homme sera-t-elle plus grande que sa capacité destructive ? Là, aussi il faut espérer.