Lancia Ypsilon HF : l'éléphant qui trompe énormément !
Des initiales HF, un elefantino rouge : les tifosis Lancia frémissent déjà. Pas si vite : bien que dotée de 280 ch et d'un différentiel autobloquant, cette bombinette est une sportive électrique établie sur la plateforme CMP de Stellantis. Comprenez une déclinaison à ras du sol des SUV Alfa Junior Veloce et Abarth 600, ou une proche cousine de la future Peugeot e208 GTI. On peut néanmoins espérer une digne concurrente de l'Alpine A290…

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Note
de la rédaction
12,2/20
Comment peut-on, en toute décontraction, présenter une énième itération d’une voiture française électrique comme une héritière des Stratos, Rally 07 et Delta HF Integrale ? Une Française qui, au passage, a déjà six ans d’existence… La question demeurera longtemps après cette présentation de la nouvelle Ypsilon HF.
Pourtant, les mythes de la course automobile sont là, exposés aux côtés de cette descendance qui arbore fièrement, sur ses ailes élargies, les initiales flanquées de l’elefantino rouge. Pire : Massimo Biasion ("Miky" pour les intimes), champion du monde des Rallye 1988 et 1989 en Delta Integrale, en est l’ambassadeur. Un outrage pour les passionnés, d’autant que cette Peugeot e208 améliorée, attendue sous le label GTI très prochainement, a déjà ses pendants SUV avec les Alfa Romeo Junior Veloce et Abarth 600e.

À défaut d'excuser cette offense, considérons cette Ypsilon pour ce qu'elle est : une petite sportive électrique concurrente de l’Alpine A290, la déclinaison sportive de la dernière Renault 5. En termes de style, rien de bien révolutionnaire : certes, les ailes dotées d’élargisseurs et de petits ailerons lui donnent un peu de cachet, mais une Ypsilon basique n’a pas moins d’allure dans sa nouvelle finition « HF Edition ». Et difficile de lui trouver le charisme de la Dieppoise. Heureusement, les sièges sport revêtent une sellerie haute en couleur…


Surtout, avec ses 280 ch et 345 Nm, l'italienne revendique des performances élevées. Et notamment un 0 à 100 km/h en seulement 5s6, soit 8 dixièmes plus vite que la plus puissante des A290, qui culmine à 220 ch. Mieux, la cavalerie est annoncée parfaitement exploitable grâce à des voies XL (+ 30 mm par rapport aux autres Ypsilon) et à un différentiel autobloquant Torsen, noble pièce mécanique qui limite le sous-virage à la réaccélération en envoyant la puissance perdue par la roue intérieure (délestée) à son homologue extérieure (chargée). Enfin, la petite Lancia reçoit d’énormes disques de 355 m aux quatre coins et des amortisseurs à butées hydrauliques.

De l’éléphant, ne reste que le poids…
Soyons beaux joueurs : sur cette historique piste d’essai de Balocco du groupe Fiat (enfin Stellantis), l’Alfa Junior Veloce nous avait convaincus par son haut niveau d’efficacité. Difficile donc de dire du mal d’un dérivé à la fois moins haut et doté de pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 (en série en France), bien plus collants que les Pilot Sport EV du petit SUV. Loin de nous cette envie, d’ailleurs.

L’Ypsilon accélère fort, très fort même, amortit efficacement (hormis sur les grosses cassures à basses vitesses) tout en contenant les mouvements de caisse, et parvient à faire oublier ses 1 631 kg dans les passages serrés, non seulement en entrée où l’on resserre les trajectoires d’une simple injonction sur le volant (d’autant que l’arrière peut pivoter progressivement), mais également en sortie où la remise des Watts tire le nez là où l’on place le regard grâce à l'autobloquant mécanique Torsen (et non pas vers l’extérieur, comme cela peut être le cas avec une A290).
Mais à première vue, elle ne semble pas aussi précise que l'Alpine, moins lourde d'environ 150 kg, très tranchante dans sa direction et ultra-réactive lors des changements de cap et d’appui. Un match s’imposera pour en avoir le cœur net… Par ailleurs, l'impossibilité de deconnecter totalement l'ESP empêche le châssis de s'exprimer pleinement. Enfin, en dépit des grands disques, la pédale de frein manque toujours d’attaque et de feeling, alors que l’ABS entre trop rapidement en action.


Quoi qu'il en soit, malgré d'indéniables qualités dynamiques, difficile d'envisager des sorties circuit avec cette voiture (comme avec l'Alpine d'ailleurs), et pour cause : avec une consommation relevée de 44 kWh/100 km en conduite sportive, la batterie de 54 kWh bruts se videra en un peu plus de 100 km. Ni de longs voyages d'ailleurs, surtout avec ces pneus ultra-collants, les autres productions Stellantis dotées de cette pile peinant à dépasser les 250 km d'une traite sur autoroute. Certes, le bilan est rude, mais à 42 400 €, on a le droit d’être exigeant, même si le bonus, relevé récemment à 3100 € minimum, appâte…

Chiffres clés *
- Longueur : 4,07 m
- Largeur : 1,75 m
- Hauteur : 1,43 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 309 l / 1 118 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2024
* pour la version IV ELETTRICA 280 HF 54 KWH.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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