Conforme à Euro IV sans filtre à particules, il s’en passe. Ce 4 cylindres inauguré par la Renault Laguna fin 2005 ressemble par son fonctionnement au 2.2 litres de Honda, acceptant de monter sans rechigner jusqu’à 5000 tours là où les autres maugréent dès 4300 tours, tout en restant très civilisé en bas. Il fait preuve d’une élasticité exceptionnelle en acceptant de reprendre dès 900 tr/mn, quasiment au régime de ralenti, et le couple déboule (330 Nm au maxi et plus de 300 Nm entre 1400 et 3300 tr/mn) au-dessus de 1600 tours, vigoureusement mais sans aucune brutalité. Tout aussi onctueux que le Honda, même s’il se montre plus sonore (avec un timbre très clair pour un Diesel), le 2 litres Renault devient la référence dans sa classe de cylindrée.

Avec son 150 ch et sa nouvelle boîte à six rapports (qui répond au doux nom de PK4, dérivée non pas de la NP0 mais de la grosse PK6 des Renault Laguna, Renault Vel Satis et Renault Espace), ses 210 km/h en vitesse maxi, moins de 9 secondes sur le 0 à 100 km/h et 30 secondes sur le 1000 m DA, la Renault Mégane 2.0 dCi dispose d’un potentiel de vraie sportive. Seul problème, c’est que sans durcissement excessif des suspensions, si la Renault Mégane fait preuve d’un confort supérieur à la BMW 120d, elle se montre aussi moins efficace. Faire passer 340 Nm par le train avant d’une compacte –même dotée d’un excellent châssis- sans jamais affoler l’antipatinage, c’est pas facile. Globalement, elle reste toutefois dans le quarteron des tractions fortes en couple question qualité de comportement et motricité. A moins de 26 000 € (en berline 5 portes) en degré d’équipement haut "Luxe", c’est honnête. A peine plus cher que la C4 138 FAP Exclusive et bien plus abordable que la 120d à dotation égale. En prime, la Renault Mégane 2.0 dCi 150 ch offre un rapport consommation/performances étonnant avec une consommation moyenne réelle qui dépassera rarement 7,4 l/100 km, avec un maxi sur itinéraire sinueux couteau entre les dents qui frôle les 11 litres.