L'état des voitures sans permis a de quoi inquiéter
Julien Bertaux , mis à jour
Depuis le mois d’avril, les voitures sans permis sont soumises au contrôle technique. Et c’est une bonne chose au vu du taux de contre-visite.
L'instauration du contrôle technique pour les véhicules sans permis met en lumière leur mauvais état. (Crédit photo : MaxPPP)
Le texte réglementaire paru en octobre 2023 a beaucoup fait parler de lui, il a instauré pour de bon le contrôle technique des deux-roues à partir d'avril 2024, ceux de la catégorie L. Cette dernière regroupe plusieurs véhicules comme les cyclomoteurs de 50 cm3, les motos, les quads, mais aussi les voitures sans permis (VSP).
Si les motards ont été les premiers à se plaindre de cette nouvelle réglementation, ce sont les propriétaires de voitures sans permis qui en font le plus les frais, mais pour le bien des usagers de la route.
Selon les véhicules contrôlés dans le réseau Dekra, le taux de refus atteint 31,8 %. Un chiffre particulièrement élevé au regard des motos qui se voient infliger une contre-visite pour 9,4 % d’entre eux (11 % pour les véhicules légers). Ce résultat est d’autant plus inquiétant que leur âge moyen s’élève à 12,8 ans contre 17,8 ans pour les motos. Tout en étant plus récentes, les VSP sont dans un moins bon état.
De plus, le taux de défaillances critiques est aussi plus élevé (0,70 %) que la moyenne de la catégorie L (0,14 %). Voici les principales défaillances constatées dans le réseau Dekra depuis le mois d'avril :
Défaillances majeures :
- Pneumatique usé, endommagé, entaillé, montage ou réparation inadapté : 8,2 %
- Amortisseur endommagé, mal fixé ou donnant des signes de fuite ou de dysfonctionnement grave : 7,1 %
- Roulements de roue : jeu excessif ou roulement trop serré, stabilité perturbée : 6,6 %
- Contrôle impossible des émissions polluantes à l’échappement : 5 %
- Pare-chocs, protection latérale : mauvaise fixation ou endommagement susceptible de causer des blessures en cas de contact : 4,4 %
Défaillances critiques :
- Usure excessive (marque minimale non visible), garnitures ou plaquettes absentes ou mal montées : 0,3 %
- Disque ou tambour excessivement usé, excessivement rayé, fissuré, mal fixé, cassé ou absent : 0,3 %
- Pneumatique gravement usé, endommagé, entaillé : risque imminent pour la sécurité : 0,2 %
Un entretien négligé
Comment expliquer un tel score de la part des VSP ? Il s’agit essentiellement d’un problème d’entretien, souvent négligé. En partie, ces voitures appartiennent à des personnes aux revenus faibles. Et pour enfoncer le clou, l’entretien et surtout le prix les pièces détachées ne sont pas en rapport avec le gabarit de ces autos. Il y a bien sûr les VSP destinées aux jeunes comme la Citroën Ami. Seulement, elles ne sont pas encore passées dans les mains d’un contrôleur technique et leurs parents assurent davantage le suivi dans le réseau.
Un autre facteur, moins déterminant, émane de la technicité même de ces véhicules. Leur conception et les éléments utilisés ne sont pas aussi solides que dans l’univers de la moto. C’est ce qui explique notamment les soucis liés aux roulements de roue.
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