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La Zapo, un drôle d’engin venu d’Ukraine

Si sa ligne évoque très fortement celle de la NSU Prinz, la Zaz Zaporojetz se signale par une technique très originale et des équipements rares, qui ont plu à un ancien du KGB, actuellement très agité.

Vladimir Poutine redécouvrant sa Zaz 968 de 1972 lors de sa prise de pouvoir au Kremlin en 1999. Il sourit, ce qui ne lui arrive pas si souvent. © www.kremlin.ru
Vladimir Poutine redécouvrant sa Zaz 968 de 1972 lors de sa prise de pouvoir au Kremlin en 1999. Il sourit, ce qui ne lui arrive pas si souvent. © www.kremlin.ru

Comme cela s’est beaucoup fait à l’Ouest, l’Union Soviétique décide dans les années 50 de motoriser massivement sa population. S’il n’est pas question de produire sous licence un modèle venu de l’occident décadent, on va drôlement s’inspirer d’une brillante petite auto : la Fiat 600. Elle est italienne, et les camarades sont très nombreux dans la Botte.

La Zaz 965 de 1960 imite délibérément la Fiat 600, mais sa mécanique n’a rien à voir.
La Zaz 965 de 1960 imite délibérément la Fiat 600, mais sa mécanique n’a rien à voir.

Cela donne la Zaz Zaporojets 965, apparue en 1960. Drôle de nom, n’est-ce pas ? Cela s’explique géographiquement : elle est fabriquée dans l’usine Kommunar située en Ukraine, à Zaporojie.

La marque Zaz est l’acronyme de Zaporijskyï Avtomobileboudivelnyï Zavod, Usine d'Automobiles de Zaporojie.  Simple comme tovaritch. Techniquement, la 965 singe l’architecture de la Fiat : moteur arrière, suspension à quatre roues indépendantes et bras obliques dans la poupe. Mais à l’avant, l’ukrainienne remplace le ressort à lames transversal de l’italienne par des barres de torsion. Et le moteur n’a rien à voir. Très original, il s’agit d’un V4 ouvert à 90° et refroidi par air : une configuration unique vu son implantation. Autre singularité, son bloc se compose d’alliage de magnésium !

Ce petit 4x4 n’est autre que le Luaz 969, qui utilise le même V4 que la Zaporojets.
Ce petit 4x4 n’est autre que le Luaz 969, qui utilise le même V4 que la Zaporojets.

Pourquoi ? Parce qu’il a été conçu initialement pour animer un petit véhicule tout-terrain à usage militaire, le Luaz 967. Tout petit (746 cm3), ce V4 ne produit que 23 ch, mais le but de la 965 est d’être le moins cher possible. A 1 800 roubles, elle est en tout cas bien plus abordable que la Moskvitch 402 (2 511 roubles), pâle imitation la Ford Taunus allemande.

Jamais une auto avait été si abordable en ex-URSS ! Malheureusement, produite dans une usine jusque-là spécialisée dans le matériel agricole, la Zaz est approximativement fabriquée et peu fiable. Améliorée, elle durera tout de même jusqu’en 1969, et sortira à plus 300 000 unités.

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Une Zaz 966e (pour export) Eliette, vendue en occident, notamment en Autriche à la fin des années 60.
Une Zaz 966e (pour export) Eliette, vendue en occident, notamment en Autriche à la fin des années 60.

Celle qui mettra Zaz sur la route du succès, c’est la plus grande 966. Apparue en 1966, elle calque son look sur celui de la Nsu Prinz 4, elle-même inspirée de la Corvair américaine. Oui, l’ennemi héréditaire influence le look des voitures du paradis communiste. En pleine guerre froide !

Ne vous en faites pas pour la santé de ces dames : la Zaz 966 dispose d’un chauffage autonome à essence.
Ne vous en faites pas pour la santé de ces dames : la Zaz 966 dispose d’un chauffage autonome à essence.

Mais les similitudes s’arrêtent là. Car techniquement, la 966 dérive de la 965, en améliorant ce qui peut l’être. Suspension renforcée dont les barres ne se détarent plus, moteur plus puissant (30 ch) qui ne surchauffe plus, carrosserie à peu près étanche… Il n’en faut pas plus pour persuader ses concepteurs de l’exporter à l’Ouest, notamment en Autriche où elle sera surnommée Eliette.

Avec sa garde au sol élevée et ses organes mécaniques placés relativement haut, la Zaz passe presque partout, et se joue des gués. Evidemment, elle tient mieux la piste que la route, mais la vitesse n’est pas son truc. Elle doit d’abord s’adapter à des voies difficiles.

La toute dernière version de la Zapo, la 968M, dans les années 80, utilisant des feux arrière de Lada 2105.
La toute dernière version de la Zapo, la 968M, dans les années 80, utilisant des feux arrière de Lada 2105.

La 966 évolue en 968 en 1971 (40 ch) puis en 968M en 1979, gagnant à chaque fois un peu de confort (sièges de Lada) et de sécurité (colonne de direction à absorption d’énergie, obligatoire à l’Ouest). La M se sépare des énormes prises d’air arrière, qu’elle remplace par des grilles, et adopte un tableau de bord moins spartiate.

Elle termine sa carrière en 1994, produite à plus de 3,4 millions d’exemplaires. Elle n’a pas motorisé l’URSS, comme cela était prévu (c’est la Lada qui l’a supplantée dans cette tâche), mais reste loin d’avoir démérité.

Surtout, cette petite auto vite désuète, du moins selon les standards de l’Ouest, se pare d’équipements incroyables. Outre une radio de série (hein, vous en dites quoi, les méchants réactionnaires ?), elle profite d’un chauffage autonome à essence. Utilisable donc sans réveiller le moteur.

La trappe de la Zapo, permettant de pêcher la nuit sur la banquise.
La trappe de la Zapo, permettant de pêcher la nuit sur la banquise.

Du jamais-vu à ce niveau de gamme ! Surtout, elle se signale par une caractéristique unique au monde : une trappe ménagée dans le plancher avant droit. Pourquoi faire ? Pour pêcher sur la banquise.

Remplaçant la 968M en 1988, l’épouvantable Tavria a été vendue en France dès 1990… et vite retirée du marché par l’importateur tant sa fabrication était désastreuse !
Remplaçant la 968M en 1988, l’épouvantable Tavria a été vendue en France dès 1990… et vite retirée du marché par l’importateur tant sa fabrication était désastreuse !

Et comme une baladeuse est fournie, on peut même taquiner l’esturgeon la nuit ! Manger du caviar dans une Zapo, voilà le paradis communiste tant vanté…Cette petite auto très astucieuse a été progressivement remplacée dès 1987 par celle qu’on connaîtra en France sous l’appellation Tavria, une épouvantable traction conçue avec l’aide de Renault.

Surtout, la Zapo a été très appréciée d’un certain Vladimir Poutine, qui a possédé un exemplaire de 1972, certainement sa première auto. Une voiture, qu’on se le dise, ce n’est pas un objet comme les autres. Ça parle au cœur. Le maître du Kremlin rêve-t-il parfois tendrement de sa petite ukrainienne, un sourire se dessinant sur ses lèvres ? Ce serait bien…

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