Après une première mouture critiquée pour ses différentes faiblesse (au niveau de la distribution, des triangles de suspension ou encore de l'écran tactile), force est de constater que le constructeur au Lion a su revoir sa copie au fur et à mesure de la sortie des nouvelles séries.
Les courroies ont par exemple été remplacées par une nouvelle version renforcée, l'écran tactile mis à jour, et bien sûr les défauts de triangles corrigés.
La version restylée depuis 2015, et particulièrement la finition "Tech Edition" dont il est ici question, n'est donc pas concernée par les problèmes de fiabilité évoqués ci-dessus, à condition bien sûr de respecter les préconisations du constructeur en terme d'entretien.
Commençons donc par la partie mécanique, emmenée par le désormais célèbre Puretech 1.2, suralimenté par un turbocompresseur dans cette version de 110ch.
Malgré l'effet "turbo-lag" inhérent à tout moteur turbocompressé, le couple est bien présent dès 1500 tours/min, et autorise même quelques reprises en sous-régime à condition de ne pas forcer sur l'accélérateur. Les passages de rapport sont confortables dès 2000-2200 tours/min en éco-conduite, et un passage entre 2500 et 3000 tours vous garantira une reprise tout à fait convenable sur le rapport suivant. Avec une puissance maximale mesurée à 5500 tours/min, et un rupteur à 6000, l'amplitude et la souplesse de ce moteur permettent d'aborder sereinement tous les types de situations, sur route de montagne comme sur voie d'insertion.
La consommation annoncée de 4,5L/100km ne résiste évidemment pas à l'épreuve des faits, la consommation mixte réelle se situant d'avantage entre 5,8 et 6 litres selon le conducteur (dans mon cas, 80% eco-conduite / 20% plaisir).
Cela reste néanmoins inférieur à la consommation de n'importe quel véhicule hybride une fois ses batteries déchargées (autour des 7L/100km), hors Toyota Yaris.
Le châssis, les suspensions et la direction travaillent de concert pour fournir une excellente tenue de route ainsi qu'un réel plaisir de conduite. On apprécie le mordant progressif du freinage qui vient compléter le sentiment d'agilité de cette 208.
Lors de l'essai sur route huide, l'ESP s'est montré efficace en coupant instantanément le régulateur, faisant dans le même temps le gros du travail de rattrapage du véhicule (si ce n'est la totalité). L'ABS remplit également sa mission, complété par l'allumage automatique et immédiat des feux de détresse en cas de fort freinage.
Avec le système Active City Break (non testé) de surcroît, difficile d'en demander plus en matière de sécurité active pour un véhicule de cette gamme.
Côté sécurité passive, cette finition "Tech Edition" est livrée de série avec une caméra de recul de bonne qualité ainsi que des radars avant et arrières permettant de manoeuvrer en toute sérénité dans les endroits les plus difficiles, la 208 comportant par ailleurs relativement peu d'angles morts et bénéficiant d'un rayon de braquage très appréciable.
L'option Park Assist est également fournie de série, bien qu'elle relève d'avantage du gadget que de l'utilité réelle lorsque l'on maîtrise le stationnement en créneau. La place ne devra d'ailleurs être ni trop longue ni trop courte pour être prise en compte par le système, ce qui diminue encore son intérêt. Sans doute la raison pour laquelle le bouton a été relégué à l'extrémité gauche du tableau de bord, à côté du Start&Stop, autre gadget inutile voir destructeur.
Et voilà LE point d'attention à respecter sur cette motorisation : l'activation du Start&Stop entraîne l'arrêt immédiat du moteur et donc de la lubrification du turbocompresseur. Celui-ci tournant à plusieurs dizaines de milliers de tours à la minute lorsqu'il est sollicité, l'arrêt de la lubrification entraîné par le S&S présente un risque significatif de casse du turbocompresseur, avec des frais de réparation élevés non pris en charge à la clé.
Afin de rouler l'esprit tranquille, il vous faudra donc impérativement couper le S&S à chaque mise en route de votre 208, comme pour tout véhicule équipé d'un turbo.
Concernant le reste des commandes et des boutons, on apprécie un placement "à l'ancienne" qui permet un usage intuitif à la volée, bien loin par exemple d'une Citroën C3 qui vous demande impérativement de passer par le menu tactile pour accéder au moindre bouton de climatisation.
Les feux automatiques réagissent très bien aux différentes conditions, à l'inverse des essuie-glaces automatiques qui peinent parfois à trouver le bon rythme malgré un bon fonctionnement général.
La finition intérieure est plutôt soignée, le volant cuir/métal et le pommeau en métal sont aussi agréable à l'œil qu'à la prise en main. Les sièges baquets assurent un bon maintien dans les virages, la sellerie mistral 3D (en option) s'accorde bien avec l'intérieur mais ne pardonne pas les fumeurs.
On évitera de prendre un cinquième passager, au moins pour les longs trajets : la ceinture ventrale reste peu sécurisante et la place centrale ne peut pas réellement être considéré comme un troisième siège arrière à part entière. En revanche la banquette 1/3-2/3 permet une bonne modularité en complément d'un coffre qui n'a rien de ridicule pour une voiture de ce segment.
Un coffre d'ailleurs prévu pour accueillir la "vraie" roue de secours en option, ainsi que tous les outils nécessaires au changement d'une roue.
À l'extérieur, cette finition "Tech Edition" se distingue justement par ses jantes 16 pouces en aluminium "Titane Diamanté", incontestablement l'un des designs les plus réussis du marché, véhicules haut de gamme compris.
Des jantes qui s'accordent particulièrement bien avec les teintes Blanc Perle Nacré, Rouge Élixir ou encore Orange Power. Ces teintes semblent malheureusement peu répandues parmis les véhicules disponibles à la revente.
Ainsi, bien que l'on regrette l'absurdité d'un système Start&Stop combiné à la présence d'un turbocompresseur dans cette version de 110ch, ou encore le manque de diversité des teintes disponibles en-dehors des (trop) classiques blanc / gris / noir ; l'achat d'une Peugeot 208 Tech Edition d'occasion reste un option à sérieusement considérer pour qui souhaite acquérir un véhicule compact, agile et bien équipé.
D'autant que l'ensemble des Peugeot 208 sont affectés par la même décote, malgré la résolution des problèmes de fiabilité des premières versions.
C'est donc l'occasion d'acquérir un véhicule pratique, fiable et agréable pour un prix raisonnable, et pourquoi pas renégocié à la baissé. À condition bien sûr de s'assurer de l'historique et du bon entretien passé du véhicule, et de continuer à en prendre soin.
Privilégiez les préconisations constructeur en terme d'huile (Total Quartz 5w30), évitez de confier votre 208 à un "centre auto", ou encore privilégiez le SP98 : celui-ci réduira les risques de cliquetis, provoqués par exemple par les fortes accélérations à froid ou à bas régime.
Par ailleurs, le Puretech 1.2 ayant un taux de dilution légèrement supérieur à 10:1, le SP98 reste le carburant de référence, bien que le moteur soit homologué pour le SP95-E10 (et c'est également valable chez des modèles concurrents).
