Même si les statistiques sont en en constante amélioration avec une diminution de la mortalité routière de moitié en dix ans, le comportement des automobilistes sur autoroute est très loin d’être parfait. La mauvaise utilisation des voies, l’absence de clignotant ou les dépassements illégaux sont encore légion.

De tous les axes routiers, l’autoroute est celui qui est considéré comme le plus sûr. Pourtant, il existe encore de nombreux actes d’incivilités et de mauvaises pratiques. C’est le résultat d’une enquête réalisée par la Sanef qui gère les autoroutes du nord et de l'ouest de la France. Pendant une semaine, sur une portion rectiligne de l'A13 au kilomètre 72 dans le sens Caen-Paris, environ 160 000 véhicules ont été observés grâce aux caméras qui ont tourné 24 heures sur 24.

Cette étude vise à répondre aux questions suivantes : quelle est la part des conducteurs respectant les distances de sécurité ? Sur une autoroute à 3 voies, la voie centrale est-elle souvent occupée lorsque la voie de droite est libre ? L’usage du clignotant est-il négligé lors des manœuvres de dépassement ?

Et le verdict est sans appel. Un automobiliste sur 3 occupe la voie centrale de manière abusive et ce ratio monte même à 53 % la nuit. Sans surprise, les distances de sécurité ne sont pas respectées par 1 conducteur sur 4 et par 16 % des chauffeurs poids lourds. Par ailleurs, 65 % des conducteurs utilisent leur clignotant pour déboîter, ils ne sont plus que 41 % à le faire pour se rabattre après avoir effectué un dépassement. Mais ce n’est pas tout puisque le Centre d'Études Techniques de l'Équipement (Cete) de la Normandie, partenaire de la Sanef sur cette enquête a constaté 7 dépassements par la droite sur un trajet de 150 km.

Par ailleurs, malgré l’implantation des radars automatiques, 37 % des automobilistes ne respectent pas les limitations de vitesse. 24 % des automobilistes roulent ainsi à des vitesses comprises entre 130 km/h et 140 km/h soit 1 conducteur sur 4 et même 3 % d’entre eux circulent même à une vitesse supérieure à 150 km/h. On est très loin des mesures gouvernementales et le responsable du réseau a d’ores et déjà indiqué que la Sanef allait expérimenter les radars chantiers.

Afin de pouvoir tirer des enseignements de cette étude, la Sanef prévoit de la réaliser tous les ans.