En Belgique, la nouvelle formation à la conduite a été instaurée en septembre 2006 et le nouvel examen pratique en décembre 2006. La Fédération des auto-écoles professionnelles de Belgique dénonce cette réforme "qui débouche sur une plus grande insécurité sur les routes et fait reculer la formation à la conduite trente ans en arrière. La réforme de l'examen pratique, telle qu'imposée par l'Europe, est une bonne chose mais le problème est que la réforme de la formation à la conduite n'a pas suivi ce même progrès." La Fédération ajoute que la formation est totalement insuffisante : le ministre Renaat Landuyt place "l'expérience" au centre, mais en même temps raccourcit le temps minimal de préparation en filière libre : avant c'était neuf mois, aujourd'hui trois mois. Et un candidat qui a échoué à son examen peut simplement continuer à conduire avec son permis provisoire qui est valable trois ans. En théorie, un individu peut continuer à rouler toute sa vie avec un permis provisoire, en passant tous les trois ans un examen théorique. La Fédération regrette que le nouveau système rende de plus en plus populaire la filière libre qui n'est pas une formation.

Toujours selon la Fédération des auto-écoles, n'importe quel conducteur possédant son permis de conduire depuis huit ans peut désormais accompagner un conducteur débutant. Mais ainsi des comportements automatisés (incorrects) seront transmis. Cela conduira à des accidents et des infractions et donc à une mise en danger des autres conducteurs sur la route.

Pour la FAB, la solution : une formation professionnelle avec des instructeurs professionnels formés ou, au moins, des accompagnateurs enregistrés, dont les connaissances et aptitudes sont contrôlées. La Fédération souhaite aussi une sorte de "programme national de formation à la conduite" qui comporterait des critères objectifs que le candidat doit acquérir afin de passer l'examen : "Le ministre Landuyt met l'examen au centre, mais c'est seulement un moment précis. La formation est la base. Actuellement, seuls quatre candidats sur dix réussissent l'examen, contre six sur dix auparavant. Nous jugeons positif le principe du nouvel examen, qui a lieu totalement sur la voie publique. Tout n'est pas rose pour autant. Ce qui est important, c'est l'apprentissage avec un véhicule équipé de double commande et plaide pour imposer ce système à toutes les voitures utilisées pour passer l'examen. C'est ainsi dans toute l'Europe, sauf en Belgique. Près de la moitié des examens sont passés dans un véhicule qui n'offre aucune sécurité spécifique au candidat, à l'accompagnateur, à l'examinateur et aux autres passagers. Alors qu'auparavant l'examinateur pouvait se rendre compte rapidement si le candidat était prêt à conduire sur la voie publique lors des manoeuvres effectuées en site privé, maintenant tout se fait sur la voie publique et la seule "sécurité", qui n'en est pas une, dont dispose l'examinateur en cas de problème est le frein à main. Un problème qui ne se pose pas lorsque l'examen est effectué avec un véhicule d'une auto-école, équipé de double commande."

La Fédération évoque un "permis à deux vitesses" en Belgique où le candidat au permis apprend par "essais et erreurs" dans "une matière où l'erreur peut tuer ou blesser".