En janvier 2007, la Commission européenne avait dévoilé les bases d'une politique énergétique des 27, jugée incontournable au vu du réchauffement climatique et de la flambée des prix des hydrocarbures. Hier, les 27 pays de l'Union européenne ont donné le feu vert à une politique énergétique commune malgré leurs différends sur l'imposition d'objectifs contraignants afin d'augmenter la part des énergies renouvelables en Europe. A Bruxelles, les ministres de l'Energie de l'UE vont essayer de trouver un terrain d'entente pour préparer le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de mars 2007, consacré en grande partie à l'énergie. Les ministres de l'Energie devraient approuver l'objectif d'une réduction d'au moins 20% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Ils devraient dire oui aussi à la création d'un mécanisme de coopération entre opérateurs énergétiques nationaux pour les questions transfrontalières.

Le charbon est en déclin et le nucléaire reste controversé : la Commission plaide alors pour des investissements massifs dans les énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, géothermique, solaire ou issue de la bio-masse), propres, permettant à l'Europe d'être moins dépendante des importations. Bruxelles suggère de porter à 20% en 2020 la part de ces énergies renouvelables dans la consommation globale de l'UE, contre 7% actuellement. Elle veut aussi instaurer pour les biocarburants utilisés dans les véhicules des objectifs minimums nationaux de 10% des carburants consommés d'ici 2020. D'après des sources diplomatiques, si les pays européens se disent prêts à approuver ces seuils, ils sont divisés sur l'opportunité d'en faire des objectifs contraignants ou non. L'Espagne, l'Italie, la Slovénie, le Danemark, la Suède, ou encore l'Allemagne défendent l'idée d'une quote-part obligatoire pour les renouvelables. Mais d'autres, dont la Grande-Bretagne, la France ou la Finlande, y sont opposés et devraient pour l'instant imposer leur point de vue. Ce projet de texte des 27 risque d'être très adouci : les ministres de l'Energie souhaite adopter un texte consensuel avant le sommet européen de mars.