Quelle place vos futurs élus municipaux vont-ils accorder à l’automobile au cours des six ans à venir ? Souhaitent-ils limiter l’évolution de la voiture en centre-ville ? Créer des places de stationnement ? Développer les transports en commun ? Pour le savoir, Caradisiac.com a interrogé, avant les élections municipales des 11 et 18 juin, les principales listes engagées dans 11 grandes villes de France. Certaines, apparemment peu encore habituées aux enquêtes de le_magistes-web, ne nous ont pas répondu. D’autres, au contraire, ont accordé beaucoup plus d’intérêt aux internautes automobilistes.

Comment nous avons procédé

Les élections municipales demeurent, avec les présidentielles, les élections préférées des français. Il n'y a qu'à voir le taux de participation moyen pour s'en convaincre : ce sont celles où le taux d'abstention, bien que conséquent, est le plus faible. Ce grand moment de la vie politique locale, qui détermine la composition du conseil municipal pour six ans, influence directement la vie des automobilistes, puisque les mairies ont (à l'exception de Paris) la maîtrise des politiques en matière de stationnement ou de circulation.

Caradisiac en a profité pour savoir ce que les automobilistes pouvaient attendre des hommes politiques à propos de la place accordée par les différents candidats à l’automobile au sein de leur commune.

Méthodologie

Un courrier type a été adressé auprès des principaux candidats se présentant dans onze villes de France. Leurs coordonnées nous ont été fournies par les secrétariats nationaux des différents partis politiques. C'est ce qui explique l'absence de listes “dissidentes”, qui seraient engagées en marge des grandes formations.

Au total, nous avons donc contacté trente-trois "politiques". A noter : les listes d'union (qu'elles soient de gauche ou de droite) ont parfois restreint le nombre de candidats sur certaines villes (c'est le cas de Nice, Clermont-Ferrand ou Strasbourg par exemple).

Le questionnaire envoyé par Caradisiac comportait trois questions :

1. Quelle est la situation en matière de déplacements dans votre ville ?

2. Dans le programme que vous proposez pour le prochain mandat, pouvez-vous nous présenter les mesures liées à l’automobile que vous souhaiteriez mener ?

3. Quelle est la place que vous réserveriez à l'automobile dans le cadre des Plans de déplacements urbains imposés par la loi sur l'air ?

Nous avons pris soin, à une semaine d'intervalle, de procéder à deux campagnes de relances auprès des permanences électorales des différents candidats. Certains secrétariats ont été efficaces, d'autres pas, ce qui explique des absences remarquées !

Afin de respecter les propos des candidats, nous donnons à lire aux internautes, outre notre analyse des réponses fournies, la totalité des courriers adressés à Caradisiac par les chefs de liste.

Vue d'ensemble des différents programmes

Tout d'abord, remarquons d'emblée certaines réactions très positives de candidats qui se sont montrés intéressés par la démarche entreprise, alors même qu'ils savaient que nous consultions l'ensemble des formations engagées sur leur commune. Malheureusement, cet enthousiasme n'a pas été partagé par tous, comme en atteste le nombre de non-réponses. Les électeurs des villes concernées apprécieront…

Autre enseignement de cette enquête : toutes les listes qui nous ont répondu intègrent la question relative aux déplacements et aux transports dans la ville. Visiblement, c'est un sujet que chaque candidat se doit d'aborder. Il s'agit là d'une évolution intéressante à relever : les transports ne sont donc plus un sujet exclusivement réservé aux “spécialistes”. Toutefois, les argumentaires varient d'un candidat à l'autre, très techniques et pragmatiques pour les uns ou au contraire jouant sur la peur, la psychose et les grands mots pour les autres.

Seul problème, le risque d'une polarisation du débat avec en prime une vision réductrice des transports qui s’exprime, parfois, par l'apparition de discours “anti-voiture” chez certains.

Il y a quand même une constante, avec l'affirmation chez quasiment tous les candidats d'une volonté de limiter la croissance du trafic automobile. Parallèlement, rares sont les listes qui associent le thème des déplacements à celui de l'urbanisme, alors qu'il s'agit de problèmes indissociables. Peut-être est-ce encore trop tôt pour focaliser l'attention des électeurs sur de tels sujets ?

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