Les écologistes pointent du doigt le sport automobile et plus particulièrement la Formule 1 à cause de la consommation de carburant et des émissions polluantes importantes engendrées. La phrase assassine : le sport auto pollue et il est inutile ! Ces derniers mois, le réchauffement climatique est au coeur du débat dans le monde entier et les politiciens s'emparent du sujet. Le sport auto est alors une activité qui est visée. La FIA (Fédération internationale de l'automobile) affiche alors une politique écologique pour la F1 et expose ses solutions vertes pour lui redonner une image positive. La Fédération veut placer la F1 au centre des recherches. Malin, elle anticipe les ennuis !

Les énormes budgets des écuries devraient être utilisés pour faire progresser en quelques mois des recherches qui, sans l'urgence de la compétition, auraient nécessité des dizaines d'années aux constructeurs automobiles. Max Mosley, le président de la FIA, a souligné que jusqu'ici, en Formule 1, la puissance des moteurs était limitée par leur cylindrée. Désormais, elle le sera par leur rendement énergétique. Cela poussera les chercheurs à tirer le maximum d'énergie du carburant à leur disposition. D'ici 2011, les moteurs seront beaucoup plus petits, turbocompressés, et limités au niveau de l'entrée de l'énergie. Et dès 2009, le KERS va être introduit.

Le principe du projet KERS (pour Kinetic Energy Recovery System) ou SREC (Système de récupération de l'énergie cinétique) : la récupération de l'énergie dissipée dans les freinages pour relancer les voitures à l'accélération (c'est le cas pour des véhicules hybrides) et petit moteur suralimenté (downsizing). En freinant de 320 à 80 km/h, une F1 perd une énergie correspondant à 2 500 chevaux ! L'écurie qui parviendra mieux que les autres à en récupérer une partie pour la réinjecter dans les roues à l'accélération disposera d'un atout formidable pour gagner les Grands Prix.

Les ingénieurs de Ferrari notamment se pencherait sur le KERS depuis 2006 ! Les écologistes dénoncent aussi les voitures de sport haut de gamme, grosses consommatrices de carburant et très polluantes. Quel est le lien entre les modèles de sport Ferrari et la Monoplace de Formule 1 Ferrari ? Eh bien Luca Di Montezemolo, le président de la marque au cheval cabré, a récemment indiqué au journal "Welt am Sonntag" que Ferrari avait pour objectif de diminuer de 40 % les émissions de CO2 de ses voitures de sport d’ici 2012. Pour y parvenir, le constructeur italien est en train de développer des véhicules plus légers et des véhicules bénéficiant de motorisations hybrides reposant sur le système de récupération d'énergie KERS ! C'est malin de sa part d'associer les deux familles : il veut ainsi refléter une image positive en utilisant une technologie avancée. Un bon coup de pub !

Petit rappel : à l'occasion de son 60e anniversaire, Ferrari a présenté en juin 2007 le concept futuriste Ferrari FXX Millechili (mille kilos) hybride (basé sur une Enzo avec une dimension réduite). Ce prototype d'un nouveau genre (un V8 double turbo de 3 litres et 550 chevaux) a fait l'objet de recherche : il reflète les technologies vertes que le constructeur pourrait utiliser à l'avenir. La légèreté et l'innovation sont les maîtres-mots écolos pour diminuer les émissions de CO2 (plus la voiture est lourde, plus elle est polluante) : structure en carbone, aérodynamisme intelligent (pièces mobiles afin de maximiser le flux d'air), volant mobile (allègement de l'habitacle et position des sièges commandée), système de pédalier novateur, freins céramiques, moteur électrique d'appoint nourri par l'énergie récupérée au freinage propulsant la véhicule lors des changements de rapports. Ce système d'hybridation annonce ainsi celui dont seront dotées les Monoplaces Formule 1 de Ferrari à l'avenir !

Des Ferrari hybrides à l'horizon !