Enquête vitesse - Expérience : conduire un véhicule bridé aux limitations (Vidéo 5/6)

Enquête vitesse - Expérience : conduire un véhicule bridé aux limitations (Vidéo 5/6)

 


Le limiteur de vitesse impose de réaliser une opération de programmation en précisant la vitesse que l’on ne veut pas dépasser. Les résultats de cette expérience font apparaître que sur certaines portions de route, les automobilistes ne savent pas forcément à combien il faut rouler, c’est-à-dire qu’ils semblent ne pas connaître en réalité certaines limitations de vitesse. Elodie, au cours du test, se rend compte qu’il n’est pas « naturel » de ne rouler par exemple qu’à 90 km/h sur une route limitée pourtant à 90 km/h.

Tout se passe comme si les conducteurs s’octroyaient eux-mêmes une marge de tolérance, précise Emmanuel Pagès. Pour Elodie, comme pour la plupart des « testeurs », on finit même par oublier le limiteur si bien que l’on s’interroge tout à coup sur le bon fonctionnement du véhicule qui refuse d’accélérer. Le système est alors considéré comme une barrière entre le conducteur et sa volonté d’accélérer. Même chez les conducteurs les moins véloces, cette notion de « freinage involontaire » est mal acceptée. Un autre élément renforce cette addiction, si ce n’est à la vitesse, en tout  cas, à l’autonomie au volant. Tous les conducteurs qui ont participé indiquaient respecter les limitations de vitesse dans leur vie de tous les jours. Or, l’expérience a démontré le contraire. Tous souhaitaient rouler un peu plus vite que les limitations. Notamment en ville : « Quand on est vraiment à 50 km/h en ville, on a l’impression de ne pas avancer, voire même de bouchonner », indique Elodie.

En 2009, 50 % des conducteurs indiquaient être favorables à l’idée de financer l’installation de limiteur dans leur véhicule. Aujourd’hui, cet équipement se retrouve en série sur de nombreuses voitures et la multiplication des radars, notamment sur autoroutes, incite de plus en plus de conducteurs à positionner le curseur de leur limiteur à 130 km/h. Une autre évolution consisterait à brider les autos en première monte, dès la sortie de l’usine. Mais les constructeurs s’y opposeront, ainsi que les automobilistes qui, s’ils sont contraints de respecter de plus en plus les limitations, veulent encore rester maître à bord.