Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié des rapports dressant un tableau inquiétant de l'avenir de la planète où les températures pourraient gagner jusqu'à six degrés Celsius d'ici 2100. Une hausse de "seulement" deux degrés Celsius pourrait entraîner des pénuries d'eau pour jusqu'à deux milliards de personnes d'ici 2050 et menacer d'extinction 20% à 30% des espèces dans le monde. D'après lui, en prenant rapidement des mesures "optimales", il serait possible d'ici 2030 de stabiliser la concentration des GES dans l'atmosphère. Le GIEC précise que la volonté politique n'est pas suffisante dans certains grands pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique : nous ne progressons pas aussi vite que nous le pourrions ou le devrions !

Ses solutions pour réduire les émissions de polluants : améliorer l'efficacité énergétique dans le bâtiment, l'industrie et les transports, notamment en développant les énergies alternatives et les voitures moins gourmandes en énergie. Selon le GIEC, dans le scénario de limitation du réchauffement le plus optimiste, l'économie mondiale pourrait ne perdre que trois points de croissance d'ici 2030 en déployant les technologies réduisant les gaz à effet de serre (GES). De gros émetteurs de GES comme les Etats-Unis (premier pollueur avec un quart des rejets), la Chine (qui devrait prendre la première place des pollueurs dans quelques mois) et l'Inde devront s'engager à faire baisser leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres GES à l'instar de l'Europe, du Japon et de l'Australie qui ont ratifié le protocole de Kyoto et accepté des objectifs contraignants.

Le Groupe d'experts mentionne que les émissions peuvent être réduites :

  • en diminuant la déforestation, en plantant des arbres pour constituer des "pièges" à carbone,
  • en encourageant le captage et le stockage du CO2,
  • en baissant les subventions des énergies fossiles et en obligeant d'acquitter une taxe carbone,
  • en rendant les moteurs des véhicules plus économes et efficaces,
  • en abandonnant les énergies produisant beaucoup de carbone comme le charbon au profit du gaz naturel, du nucléaire et des énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien, la géothermie et les biocarburants.

D'après le GIEC, les gouvernements doivent adopter rapidement des solutions technologiques et économiques, certaines déjà disponibles, d'autres en cours de développement, pour simplement limiter le réchauffement à deux degrés. Ralph Sims, de l'Agence internationale de l'énergie, l'un des 33 co-auteurs du dernier rapport, explique que "les occasions et la technologie existent, et il s'agit maintenant d'encourager l'utilisation accrue de ces technologies".

(Source : GIEC, AFP Photo : Sobreco)