Diffuser des événements sportifs, ce n'est plus faire de l'information et réunir autour de la petite lucarne toute une famille en communion par ondes hertziennes avec le reste de ses congénères. C'est devenu une affaire commerciale juteuse qui oblige un modèle économique qui n'a rien à voir avec le droit d'accès à l'image pour le citoyen lambda. Il lui faut à présent bourses délier, et ce qui est arrivé à la Formule 1 cette année s'est déjà produit pour le football et le rugby. Pour ne parler que des épreuves avec un ballon.

Être rentable est un impératif. La diffusion est donc un coût et les chaînes gratuites ont besoin d'un retour sur investissement. Un schéma que le sport n'assure plus vraiment, exception faite, et encore, de grands événements. Dont la Formule 1 ne fait pas partie. L'issue était donc inéluctable. La captation de ses droits ne pouvait qu'être le fait d'un média payant.

Canal + a ainsi accepté de mettre 30 millions d'euros par an pour diffuser la Formule 1, auxquels vont s'ajouter 10 millions pour la mise en place d'un dispositif de production avec caméras et équipes de consultants, dont un certain Alain Prost. "C'est beaucoup d'argent mais cela correspond à notre volonté de «premiumisation» de l'offre sports de Canal +. Nous avions envie depuis longtemps d'offrir ces courses à nos abonnés et il faut maintenant assurer l'offre éditoriale la plus sexy et la plus sympa", a expliqué Cyril Linette, le patron des sports du groupe Canal +.

De son côté, TF1 a fait une économie d’environ 31 millions d’euros. A la place, elle diffusera des séries américaines achetées à bas prix et qui lui rapporteront au minimum autant de recettes publicitaires qu’un Grand Prix de F1. Ainsi va le monde. Ou pas.

Source : arrêtsurimages.net