A l'heure où nous écrivons ces lignes, les quatre pilotes français et leurs 18 collègues se trouvent déjà dans l'avion qui les mène à Melbourne pour le premier Grand Prix de la saison. Entre appréhension et excitation, tous espèrent réaliser une bonne saison, une valeur relative selon l'écurie dans laquelle on se trouve. C'est en effet plus simple de gagner un Grand Prix avec Ferrari ou Lotus...




Pour Romain Grosjean et le team Lotus, l'objectif d'équipe est de conserver la 4e place des constructeurs. Quant au pilote franco-suisse, il aura clairement une énorme pression sur les épaules. Après une saison 2012 achevée à la 8e place, Romain Grosjean devra se montrer beaucoup plus régulier. Si sa qualité de vitesse n'est pas remise en cause (3 podiums l'an dernier), ses prises de risques et ses nombreux accrochages ont fortement agacé le paddock. Mark Webber l'avait même surnommé « le dingue du 1er tour ». Mais le Genevois l'assure, il ne changera pas de stratégie « En 2013, je serai à 100% de mes moyens et je ne diminuerai pas la prise de risques. J'ai un instinct assez agressif sur la piste mais c'est aussi ma force ». Auteur du meilleur temps de la deuxième journée d'essais à Barcelone, il peut viser une victoire en Grand Prix.

Une saison pour progresser

Les trois autres pilotes français, disposant de voitures moins rapides que la Lotus, ne sont pas dans la même situation de confort. Pour eux, la bataille sera rude en milieu et en fond de grille. Deuxième saison d'affilée pour Jean-Eric Vergne chez Toro Rosso, l’antichambre de l'écurie Red Bull. Avec 16 points marqués l'an dernier – six de plus que son équipier Ricciardo – le pilote de 23 ans a réussi ses débuts en F1. L'objectif sera le même cette année « battre mon coéquipier » avec un petit bonus, « terminer le plus souvent dans les points ». La perspective de rejoindre Red Bull en 2014 devrait lui donner des ailes.

Deuxième saison consécutive également pour Charles Pic mais avec un changement d'écurie au passage. Il a quitté Marussia pour rejoindre Caterham. Si l'équipe malaise dispose de plus de moyens que Marussia, Charles Pic devra une nouvelle fois se battre en fond de grille et pourquoi pas espérer, avec des circonstances favorables, rentrer dans les points, les premiers de l'histoire de l'écurie. Chez Marussia, un Français en chasse un autre. Jules Bianchi a été embauché il y a à peine 10 jours. Il profite du renoncement du Brésilien Luiz Razia. Un temps pressenti pour devenir titulaire chez Force India, l'ancien pilote d'essai de Ferrari va enfin découvrir les joies de la Formule 1. Le Niçois est d'ailleurs encore sous le coup de l'émotion : « il s'est passé tant de choses ces deux dernières semaines qu'il m'est difficile de me rendre compte que je suis sur le point de débuter ma carrière en Formule 1 ». Tout comme Charles Pic l'an dernier, Jules Bianchi essaiera avant tout d'emmagasiner de l'expérience.