Ce week-end, nous n'avons pas eu de Grand Prix de F1 mais cela n'a pas empêché Max Mosley de faire encore une fois la Une des médias britanniques dans une nouvelle interview illustrant plus que jamais la colère qui l'habite depuis jeudi dernier. Après l'accord passé entre FIA et FOTA, Luca di Montezemolo s'est laissé emporter par l'enthousiasme général des vainqueurs et déclarait un peu partout que la gestion dictatoriale de la F1 était terminée et que Max Mosley était forcé à se retirer.

Mais le toujours mordant président de la FIA ne l'entendait pas de cette oreille et après avoir laissé penser qu'il prenait un peu de recul, sa colère a très vite transpiré dans les médias qui publiaient ses lettres envoyées en fin de semaine à Di Montezemolo qu'il sommait de s'excuser publiquement et aux membres du Conseil Mondial du Sport Automobile qu'il invitait à se méfier comme de la peste de la FOTA !

Ce week-end, dans un entretien fleuve et sans ambiguïtés, ni détour pour "Mail on Sunday", Mosley va encore plus loin dans ses reproches et affirme, entre autre, que les membres de la FIA font pression pour qu'il se représente en octobre.

" Ils (la FOTA) ont fait l'erreur de danser sur ma tombe avant que je sois enterré. Ce n'était pas très convenable d'aller dire dans les médias que j'étais mort et enterré alors que le suis là et toujours vivant. Désormais, énormément de monde autour du globe insiste pour que je me représente.

Ce n'est pour l'instant pas mon intention. Je pense que je suis trop vieux.

Quand j'ai débuté j'avais l'âge d'être le père du plus jeune pilote de F1. Maintenant, je pourrais être le grand-père de certains. Bien que je ne me sente pas vieux, c'est à eux que je parais vieux. Il y a vraiment besoin de quelqu'un de nouveau avec une nouvelle vision. Normalement, lorsque vous faîtes la même chose durant 16 ans, comme moi, c'est qu'il est temps d'arrêter. Vous êtes forcément un peu fatigué.

Je veux vraiment arrêter. Mais s'il devait y avoir un conflit avec l'industrie automobile par exemple ou avec la FOTA, alors je ne stopperai pas. Je ferai ce qui est nécessaire. Ce n'est pas dans ma nature d'abandonner en plein combat.

Je n'attendais pas vraiment que Luca s'excuse ou abandonne sa façon d'être. Mais, d'un autre côté, à l'intérieur même du monde du sport automobile, personne ne le prend au sérieux. Il est ce que les italiens appellent 'une bella figura'.

Il est le patron de Fiat mais le vrai gestionnaire est Sergio Marchionne et je ne pense pas qu'il prenne conseil auprès de Luca.

D'énormes mensonges ont été dits. C'était très embêtant et pas seulement pour moi. Les déclarations ont donné le sentiment que l'industrie automobile avait dicté à la FIA quel président elle devait avoir. Ceci a créé beaucoup de remous. L'an passé, les assemblées générales de 132 pays ont validé les actions de la FIA que j'ai menées.

Si quelqu'un est mécontent de ce qui a été fait, ils peuvent le dire et nous aurions un vote. Je n'ai pas les pouvoirs d'un dictateur. J'ai seulement le pouvoir d'exécuter les décisions du Conseil Mondial du Sport Automobile.

Ces 16 derniers mois ont été très difficiles. C'est épouvantable lorsque quelqu'un prend une partie de votre vie gardée secrète et qu'il l'expose à la Une des journaux. Mais la mort de mon fils a été bien pire que tout ça. En comparaison, les querelles avec Di Montezemolo sont négligeables.

Mais je ne quitterai pas le bureau de président tant que l'on pensera que ce sont les gens de l'industrie automobile qui m'ont poussé dehors. Si cette impression n'est pas dissipée très vite, les clubs de la FIA insisteront pour que je reste encore.

Donc, j'espère vraiment que tout ceci sera dissipé avant qu'on en arrive à ce point. Et lorsque le temps sera venu de passer la main à quelqu'un d'autre, je ne le ferai pas avec tristesse mais avec soulagement. "

via autosport