On le sait, la Chine n'est pas un exemple en terme de développement durable, et les choses ne vont pas en s'arrangeant. Les géologues chinois ont découvert récemment une nouvelle région très riche en lithium, minéral essentiel à la fabrication des batteries, dont la demande liée à l'industrie automobile explose.

La découverte des lacs asséchés de la région autonome du Tibet ont permis aux scientifiques chinois d'évaluer leur concentration en sels de lithium, qui serait égale pour certains d'entre eux à celle que l'on peut trouver en Amérique latine, dans la Cordillère des Andes, ce qui en font des gisements prisés par les industries.

Le principal problème de l'extraction du lithium de ces lacs salés est la pollution engendrée : les cancers dans la région se multiplient, mettant en cause les solvants utilisés pour la production. En plus de cette contamination, le lithium se retrouve dans les sources d'eau potable, et c'est également une catastrophe pour les locaux. Une pétition avait même été signée il y a peu par de nombreux habitants de la région, qui s'alarmaient d'une situation s'aggravant rapidement, surtout au niveau de la pollution de l'eau. Bien entendu, en plus de l'eau, c'est également l'air et le sol qui sont pollués par des usines déployées dans une région encore vierge de toute industrialisation il y a quelques années.

La Chine fait la sourde oreille, et exploite ces réserves sans respecter les réglementations environnementales. Surtout que depuis quelques temps la demande mondiale en lithium explose. Le principal acteur de cette augmentation est l'industrie automobile : les batteries des véhicules électriques contiennent une très grande quantité de lithium. L'Etat chinois l'a compris, et compte bien accentuer ses efforts dans l'extraction du minéral. Il lui faut donc aller le chercher dans des régions très éloignées et difficilement accessibles du Tibet, où les conséquences pour les populations locales sont désastreuses. Malgré tout, la Chine, avec 13 % de la réserve mondiale de lithium, est loin des 73 % du Chili.

Les réserves en Lithium du Tibet sont tout de même au centre des intentions des différents investisseurs chinois et mondiaux (comme Warren Buffet qui avait acheté une partie du capital de BYD, un fabricant chinois de voitures électriques et de batteries). L'avenir du véhicule électrique se joue donc en partie au Tibet. La Chine voisine maintient quant à elle sa position de leader mondial de fabricant de batteries, avec une croissance annuelle de 33 %.