En Corée du Sud, où le taux de suicide est particulièrement inquiétant (23 cas pour 100 000 habitants, le plus haut des pays développés), une récente étude menée à l'Université de Séoul a montré qu'une très nette corrélation entre pics de pollution et nombre de suicides pouvait être établie. En cause, des troubles respiratoires aggravés durant ces périodes.


Pour établir le lien entre suicide et pollution, un groupe de chercheurs s'est penché sur 4000 cas de suicides et sur les mesures de particules fines (émises notamment par les pots d'échappement) relevées les jours précédant le passage à l'acte. Verdict, le taux de suicide est plus élevé durant les deux jours qui suivent un pic de pollution à l'ozone. Ainsi, le taux de suicide s'élèverait de 9% après un tel épisode de pollution et de 19% si l'on considère le cas de personnes déjà affectées par les polluants au niveau respiratoire. Pour approfondir son enquête, le groupe de chercheurs s'est également penché sur le cas de 160 000 personnes qui, il y a 10 ans, avaient participé alors qu'ils étaient encore à l'école à une première étude destinée à mettre en avant le lien entre asthme et niveau de pollution. Ils ont ainsi mis en évidence que les taux de suicide doublaient en cas de troubles respiratoires et qu'il augmentait avec la gravité des symptômes.


L'an dernier une autre équipe, américaine cette fois, avait également montré que 7,5% des gens souffrant d'asthme aux Etats-Unis affirmaient souffrir de détresse psychologique, contre 3% du reste de la population. La pollution, en déclenchant des troubles respiratoires, entraînerait ainsi indirectement des troubles mentaux affectant les patients au point que ces derniers tentent de mettre fin à leurs jours. L'auteur de l'étude sud-coréenne souhaite cependant aller plus loin ; il soupçonne en effet que les particules fines soient également responsables d'inflammations nerveuses affectant la santé mentale de certaines personnes.