Selon une étude épidémiologique réalisée par l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et par l'OFDT (Observatoire français des Drogues et des toxicomanies), un conducteur sous l'emprise du cannabis est deux fois plus susceptible de provoquer un accident mortel qu'un automobiliste à jeun, mais ce risque accru reste inférieur à celui induit par l'alcool, même consommé dans les limites autorisées par la loi.

Cette enquête dénommée "Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière" est la première dans le monde à offrir une évaluation précise du risque "cannabis au volant".

Selon elle, un conducteur qui a fumé du haschisch a près de deux fois plus de chance d'être responsable d'un accident mortel. Avec l'alcool, le risque augmente très rapidement en fonction de la quantité absorbée: ainsi de 2,7 entre 0 et 0,5 gramme par litre dans le sang, il est multiplié par 7 entre 0,8 et 1,2 g/l et par 40 au-dessus de 2 g/l. Tous niveaux d'alcoolémie confondus, le facteur de "sur-risque" de provoquer un accident mortel est de 8,5.

Cependant, selon cette étude, le cannabis tue plus que l'alcool dans la catégorie spécifique des hommes de moins de 25 ans. Près de 3% des conducteurs circulant sur les routes françaises sont positifs au cannabis, une proportion équivalente à celle de l'alcool.

Terminons enfin en rappelant que les contrôles anti-cannabis nettement moins nombreux que ceux concernant l'alcool.

Olivier Pagès