Et ce n'est pas pour apaiser les tensions qui existent déjà entre eux et les taxis. Vous vous en souvenez, ces derniers avaient manifesté bruyamment il y a de cela quelques mois pour grogner contre une "distorsion de concurrence" entre eux et des VTC aux obligations légales et fiscales moins contraignantes.

Il n'y a évidemment plus personne dans leurs rangs pour s'insurger contre l'interdiction prévue pour les VTC d'utiliser la future voie réservée, qui sera créée début 2015 sur l'autoroute A1 entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris. Elle permettra de gagner environ 11 minutes sur le trajet retour depuis l'aéroport, soit une vingtaine de minutes contre plus de 30 en temps normal.

N'est-ce pas pourtant une distorsion de concurrence ? Car les VTC aussi font du transport de personnes, m'enfin !

Et c'est d'ailleurs le discours du président de la société Allocab.com. Interviewé par nos confrères d'Autoactu, Yanis Kiansky affirme que : "C'est une aberration, car cela représente[rait] un gain de productivité pour les chauffeurs VTC et une baisse de pollution grâce à la réduction des bouchons". La première partie de sa réplique concerne aussi les taxis. Eux voudraient bien profiter de cette augmentation de la productivité, sans que les VTC en bénéficient ! Dans les colonnes de nos confrères de l'Argus, il avait déjà expliqué que "Autoriser l'accès à cette voie aux VTC, c'est accepter la réalité du terrain et l'importance du VTC comme moyen de transport complémentaire aux taxis".


Heureusement pour cette corporation, en l'état actuel, la voie sera interdite aux VTC. Ce qui ressemble fort à un "cadeau" fait à leur lobby. Mais Yanis Kiansky a déjà prévu d'en discuter avec le législateur. Il a beaucoup à y gagner, lui qui gère 400 VTC sur les 3 000 que compte la région parisienne.

Déjà en mai, le député Thévenoud, chargé de concilier les deux parties avait préconisé un gel du nombre de VTC. Gel qui doit prendre fin à la fin du mois de juin, et qui lui aussi avait fait grincer des dents.


Cette fameuse voie, donc, sera dédiée aux taxis (fort bien), aux bus (impeccable), mais aussi aux voitures utilisées en covoiturage, un concept qu'il faudra en outre définir avec plus de précision. Elle sera mise en place aux heures de pointe uniquement, et utilisera, contrairement à l'expérimentation de 2009 (qui utilisait une voie de circulation), la bande d'arrêt d'urgence, ce qui ne devrait pas faire perdre de temps aux autres usagers en créant de la congestion.

Affaire à suivre.


Avec Autoactu et L'argus