Un vengeur en costume de cuir… Qu’est-ce là ? Zorro ? Batman ? Mais non ! C’est Mad Max bien sûr. Au volant de la légendaire "interceptor", Mel Gibson sillonne les routes australiennes à la poursuite de ses ennemis. Un film qui a marqué sa génération. A voir ou revoir en DVD.

Le scénario

MAD MAX : vengeance, violence  et grosses cylindrées

Dans un futur post-apocalyptique, flics et bikers anarchistes se battent pour la suprématie de la route. Dans chaque camp, fanatisme et violence ont force de loi. Max est un jeune flic. En tant que pilote émérite, il est acteur de cet affrontement sans pitié. Dans ce monde de dégénérés, Max se distingue par sa normalité. Mais lorsque "Toecutter" et sa bande de motards s’en prennent à sa famille, ses idéaux de justice volent en éclat.

Il tombe alors dans une spirale vengeresse. Max devient fou, Max devient Mad Max. Il traque, il tue. Sans pitié.

Le film le plus rentable de l’Histoire

MAD MAX : vengeance, violence  et grosses cylindrées

350.000 $ de budget. Un James Bond engloutie cent fois cette somme rien que dans sa campagne marketing. Autant dire que Mad Max est fauché comme les blés.

Un film de science fiction, un budget dérisoire ; il fallait donc se serrer la ceinture pour rester crédible. Et surtout, faire des choix. De bons choix apparemment, puisque le côté cheap du film ne se ressent pas vraiment à l’écran et apporte même un certain cachet. Car les producteurs ont pris le parti de privilégier la qualité de la prise de vue plutôt que d’investir dans des artifices qui, au final, n’auraient pas réussi à masquer le cruel manque d’argent. En conséquence, tout ce qui se voit à l’écran est réel : paysages, décors et véhicules.

Mad Max a été un succès planétaire. 100 millions de dollars de recettes. Avec des gains de block-buster pour un budget de série B, Mad Max est longtemps resté le film le plus rentable de l’histoire. Il a finalement été détrôné en 2000 par un objet cinématographique non identifié : Le Projet Blair Witch.

Le nouveau western

Un soleil de plomb. Un paysage semi-désertique, immense, sur lequel des routes tracent un trait vers l’infini. Sur ces lignes d’asphalte, les voitures roulent à gauche. Pas de doute : c’est l’Australie. Dans Mad Max, à chaque instant, on s’attend à voir passer les remorques d’un "road-train", monstrueux camion dont le pare-choc, démesuré, défierait buffles et kangourous.

MAD MAX : vengeance, violence  et grosses cylindrées

A ce paysage australien typique, s’ajoute un autre élément très "20ème siècle" : les véhicules sortis tout droit des années 70. Pour des raisons évidentes de budget, les voitures ne sont pas des modèles futuristes. Même chose pour les motos. Ce sont là des véhicules d’époque, plus ou moins modifiés pour les besoins du film. Ainsi, Max est au volant d’un modèle tuné de Ford XB Falcon 1973. Son grand ennemi, "le chirurgien", chevauche pour sa part une Kawazaki KZ1000. D’autres motos du constructeur japonais, les mythiques H2 750 et Z1 900, sont aussi de la fête.

C’est vrai : on ne peut pas dire que le futur transpire vraiment dans Mad Max. Pour autant, toutes ces traces du réel présent ne viennent pas décrédibiliser le film. Au contraire, ces éléments collent bien au contexte post apocalyptique. Ils participent aussi à instaurer cette ambiance si particulière. Les voitures sont des colts. Les motos : des chevaux. Et les grandes étendues sauvages deviennent le cadre de véritables duels motorisés.

Les personnages nihilistes, la guerre des clans, la vengeance solitaire, autant de thématiques qui viennent compléter ce tableau. Par moment, la lumière crue et les gros plans audacieux sur les visages burinés renforcent encore la comparaison. Oui, Mad Max est un western.

Max is mad

Mad Max est aujourd’hui reconnu pour ses qualités cinématographiques d’avant-garde. Pourtant à sa sortie en 1979, le film sent le souffre. Il dérange par sa violence, sa noirceur. On va même jusqu’à lui prêter une idéologie fascisante. C’est précédé de cette exécrable réputation que le film débarque en France. Et la censure ne l’épargne pas : Mad Max est classé X. Il sort dans les circuits de distribution pornographique, amputé de ses scènes les plus dures. Il faudra finalement attendre 1983 pour que Mad Max renaisse dans des conditions normales et retrouve enfin sa dignité.

MAD MAX : vengeance, violence  et grosses cylindrées

Autre temps, autres mœurs… la violence du film nous paraît aujourd’hui plus relative. Certes, Mad Max est violent. Meurtre, viol, torture : tout y est. Cependant, grâce à une utilisation habile du hors-champ, cette barbarie nous est d’avantage suggérée que montrée. Les nombreux crimes perpétrés dans le film ne sont, somme toute, que rarement exhibés à l’écran. En définitive, la violence se révèle plus morale que physique. C’est le personnage de Max qui dérange. Sa déchéance fait peur. On croyait voir un héros, on découvre un vengeur implacable et cruel. Il traque ses ennemis et les tue jusqu’au dernier.

Mais point de salut dans cette quête sanglante : Max ne trouvera jamais la paix.

La violence n’a pas d’issue, elle consume tout. Voilà le message du film.

Mal compris à son époque, George Miller ne fait donc pas l’apologie de la violence. Il choisit d’exposer l’humanité dans toute sa noirceur et distille une vision pessimiste du futur. So punk.

A retenir

Mad Max est un cri. Celui d’une génération qui ne croit plus en son avenir. Au final, George Miller réalise une œuvre brutale dont le scénario simpliste cache une réelle profondeur. Un film dur, violent et pessimiste.

En avance sur son temps, la réalisation du film est exceptionnelle compte tenu de ses faibles moyens. A voir, ou revoir ne serait-ce que pour les scènes de poursuites qui, encore aujourd’hui, font figure de références.

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