Beaucoup évoquent cette technologie prometteuse de l'hydrogène et de la pile à combustible dans l'automobile mais malgré le choix des constructeurs japonais d'investir dans cette voie, il existe énormément de freins encore aujourd'hui. Selon Wolf-Henning Scheider responsable de la division automobile du fabricant et fournisseur Bosch, la technologie de la pile à combustible devrait devenir commercialement viable dans des autos de grande diffusion d'ici à 2025. Ce n'est donc pas demain la veille mais plutôt après demain.


Même en 2025, le coût de fabrication d'une voiture fuel cell sera toujours deux fois supérieur à celui d'une électrique à batteries

Les coûts actuels de développement de ce genre de véhicule sont absolument prohibitifs tandis que l'absence d'infrastructures permettant de recharger en hydrogène sont des barrières bien plus que symboliques ou psychologiques au développement de ce type de véhicule. Certes, ces autos offrent jusqu'à 5 fois plus d'autonomie qu'une électrique fonctionnant sur batteries et un temps de recharge de seulement 3 à 4 minutes mais l'avantage de ces autos électriques à batteries est qu'elles peuvent plus facilement s'intégrer dans l’environnement existant d'où le choix de les privilégier. Scheider n'est toutefois pas vraiment optimiste quant au développement de ces piles à combustible au delà de 2025 car il estime que même à cette date, le coût de fabrication d'une auto de ce type sera toujours deux fois plus important que celui d'un modèle électrique « classique » qui, de plus, auront beaucoup évoluées.


Bref, la question qui se pose est simple : les constructeurs japonais n'ont-ils pas fait le pari du Fuel Cell un peu trop tôt ? Pour Toyota, on pense très fort à l'histoire de l'hybride Prius que l'on espère voir se reproduire avec l'hydrogène mais on arguera de notre côté que dans ce dernier cas, le succès ne dépend pas tant de la qualité ou de la pertinence d'une auto avec une époque mais bien de la présence d'infrastructures que ne réclamaient pas les hybrides. Le « temps » de passage pour juger de la pertinence de Toyota sera en 2020 avec une prévision de ventes de l'ordre de quelques dizaines de milliers d'unités. Reste Honda qui, comme pour les hybrides, précède puis accompagne son compatriote mais qui vient de reporter la sortie de son FCV à 2016. Là aussi, on redoute sans doute l'expérience douloureuse de l'hybride dans laquelle Honda fit figure de pionnier avant de laisser Toyota engranger les bénéfices d'une obstination qui leur manquât tant. Et du coup, on préfère probablement attendre avant de mettre sur le marché une auto pourtant déjà prête.