Essai - Volvo XC90 AWD : American Way of Drive

Chez Volvo, pas de gros V8 ou V10. Il n’y en a pas en stock, et de toute manière, l’escalade irait à l’encontre du "écologiquement correct" prôné depuis des décennies par la marque suédoise, une des premières au monde qui a osé promouvoir le catalyseur. Le passage au SUV constitue en lui-même une formidable entorse aux valeurs environnementales du constructeur, partagées par une bonne part de la clientèle fidèle de la marque. Afin de se dédouaner, tous les moteurs répondent déjà aux normes Euro4 applicables en 2005 et adoptent le fameux radiateur de refroidissement dévoreur d’ozone PremAir.2.9 litres essence à double turbo : 272 ch. Au top, on trouve le 2.9 litres essence à double turbo (272 ch) et transmission automatique à 4 rapports de la version T6 -sur laquelle nous avons fait l’impasse-. Il constitue une évolution spécifique au XC90 du 6 cylindres de la S80.

XC 2.5L T 210 ch.

Essai - Volvo XC90 AWD : American Way of Drive

Au contraire du 5 cylindres 20 soupapes de 210 ch inauguré par le XC 2.5L T 210 ch qui équipe également depuis quelques mois les S60/V70, en remplacement du 2.4 200 ch dont il dérive étroitement. Ce moteur fait mieux que sauver les meubles en matière d’agrément avec 320 Nm entre 1500 et 4500 tr/mn. Merci le turbo. Particulièrement silencieux, il soutient les performances du Touareg V6 220 ch encore plus pondéreux d’un quintal au moins, mais pas encore celles du X5 3.0i 231 ch. Entre les 11 litres au mini et 19,5 l au maxi, notre consommation moyenne s’établit à 15,3 l/100, incluant un long trajet autoroutier l’aiguille du compteur rivé sur 150 km/h(14 l/100). Plus d’une centaine de kilomètres de chemins de montagne et le double de ville auront fait grimper la moyenne. C’est un peu plus que le X5 et moins que le Touareg, mais ce dernier dispose d’un réservoir de 100 litres alors que le XC doit se contenter de 72 litres.

2.4 litres diesel du XC90 D5.

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L’excellent Diesel 2.4 litres à injection directe à rampe commune du XC90 D5 conserve des caractéristiques identiques aux berlines et breaks de la marque. Il marque ici le pas en raison d’une surcharge pondérale supérieure à une demi tonne. Heureusement, il compense son relatif manque de couple (340 Nm) par rapport à ses rivaux de plus forte cylindrée par une élasticité, une rondeur appréciable, supérieure à celle du ML 270 CDi. Il surpasse d’ailleurs en agrément et en performances le Touareg TDi de cylindrée équivalente. En revanche, si le 5 cylindres Volvo offre une onctuosité de fonctionnement et une sonorité à la hauteur du 6 cylindres BMW (avec quelques vibrations en plus au ralenti), celui-ci fort de 183 ch et de 410 Nm permet au X5 3.0d de devancer amplement le XC90 gazolé face au chrono : 205 contre 185 km/h en vitesse maxi et 32 secondes contre 34,5 secondes au 1000 m départ arrêté... D’ici la fin de l’année, il est prévu la commercialisation d’une boîte mécanique à six rapports qui apportera un regain de dynamisme (idem pour le 2.5T), mais obligera sans doute comme sur le Touareg 2.5 TDi à jouer du levier plus souvent qu’à l’envie… Nos relevés de consommation avec le D5 oscillent entre 9 et 13,8 l/100 avec une moyenne de 11,2 litres, ce qui représente un soupçon de moins que ses trois rivaux allemands, mais pratiquement un litre et demi de plus que le break V70 XC équipée de la même mécanique.

Une boîte automatique décevante.

Essai - Volvo XC90 AWD : American Way of Drive

Les deux moteurs de cet essai disposent pour l’instant d’une boîte de vitesse automatique à 5 rapports "american minded". Si elle fait preuve d’une grande douceur, elle s’illustre également par la lenteur de ses réactions. Il est en outre pratiquement impossible de compter sur le moindre frein moteur en mode auto. Elle se revendique auto-adaptative, mais elle l’est assurément bien moins que celles des SUV allemands, toutes plus réactives au terrain et au style de conduite. La possibilité d’égrener les rapports manuellement grâce à la commande séquentielle Geartronic pallie en partie à cette indolence. Evidemment, pas de second levier ou de position "réduction", encore moins d’interrupteurs pour le blocage mécanique des différentiels qui risquerait de dérouter le béotien, juste un bouton W comme sur une vulgaire berline afin de démarrer en mode automatique sur la neige.