L'association voiture-virilité : un des clichés les plus véhiculés dans l'univers auto. Mais il vole en éclat : des études montrent que la pollution automobile affecterait la fertilité masculine et féminine ! Plaisanterie à part, c'est un sujet à prendre très au sérieux ! Deux études ont été réalisées. La première : l'équipe du Dr Michele De Rosa a examiné la qualité du sperme de 85 hommes travaillant à des barrières de péage et donc exposés 6 heures par jour aux gaz d'échappement. En comparant ces échantillons à ceux des hommes vivant dans la même région, ils n'ont pas observé de différences concernant la quantité de spermatozoïdes, les taux de certaines hormones agissant sur la production de sperme ou des hormones sexuelles masculines. Mais les paramètres relatifs à la qualité du sperme étaient significativement moindres chez les employés des péages et même inférieurs aux normes définies par l'Organisation Mondiale de la santé. D'autres analyses ont mises en avant que les protoxydes d'azote et le plomb seraient les substances les plus dangereuses. Il existe ainsi une corrélation inverse entre le nombre de spermatozoïdes et la concentration de plomb dans le sang (plombémie), et les autres paramètres qualitatifs étaient inversement corrélés avec le taux de méthémoglobine, marqueur de la concentration en protoxydes d'azote. Les auteurs concluent : "Notre étude démontre que l'exposition continue à la pollution automobile affecte la qualité du sperme chez les hommes jeunes et d'âge moyen. Nous appellons à la conduite de plus amples études épidémiologiques et à des évaluations de la fertilité chez des hommes ayant quitté leur travail au péage pour déterminer si l'action délétère de ces substances est réversible."

Seconde étude : une publication de l'Institut de veille sanitaire a révélé l'impact nocif des pics de pollution sur la fertilité et le développement des bébés. L'ouvrage recense plusieurs études menées dans des pays tels que les Etats-Unis, le Brésil, la Pologne... Elles pointent du doigt l'impact de plusieurs polluants sur les fonctions de reproduction et le développement des bébés : monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, hydrocarbures... Le trafic automobile est directement responsable d'une baisse de la fertilité chez les hommes. Et l'exposition au dioxyde de soufre dans l'air diminue la fécondabilité, c'est-à-dire qu'il faut plus de temps après l'arrêt de la pilule pour tomber enceinte. Lors de la grossesse, la pollution est la plus préoccupante : les particules atmosphériques et le trafic routier sont directement liés à des problèmes de santé tout au long de la grossesse. La pollution est aussi responsable de naissances prématurées, de petits poids des nouveau-nés voire de malformations congénitales et de décès in utero. Cependant l'Institut de veille sanitaire reste prudent dans ses conclusions : d'autres études seront nécessaires avant de pouvoir prouver un impact réel de ces polluants. Faire diminuer la pollution, c'est protéger les bébés finalement !

Source : Doctissimo