11 millions d'euros en quatre mois, voilà ce qu'ont rapporté les dix nouveaux radars de feux rouges installés sur Paris. Un chiffre qui impressionne, et qui montre toute l'efficacité (économique, au moins) du procédé, mais est-ce réellement un outil utile pour augmenter la sécurité sur la route ? Pas si sûr, si vous relisez le papier de ma collègue Stéphanie Fontaine plus tôt dans la journée. En effet, Jean Chapelon, ancien secrétaire général de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), avoue lui-même que ce qui est gagné en accidents « latéraux » (feux rouges grillés) est perdu en accidents par derrirère. Il faut donc comprendre que les automobilistes ont maintenant le réflexe d'écraser le frein à la vue du feu orange puis rouge, avec la peur de se faire flasher.


Du côté de l'association 40 millions d'automobilistes, on rappelle encore une fois qu'un « bon radar est un radar qui ne flashe pas ». Or, dans le cas de Paris, on est loin du compte, et c'est certainement la même chose en province. 40 millions d'automobilistes conseille du coup d'installer des panneaux de signalisation de radars de feux, un peu comme ceux qu'on peut trouver pour les radars automatiques : « Si l'on veut faire respecter la règle, il faut prévenir et faire en sorte que plus personne ne soit verbalisé. La prévention c'est simple comme un panneau ! ». Malheureusement, la présence de tels panneaux ne pourrait pas empêcher les automobilistes craintifs de « piler » devant le feu et d'être une source potentielle d'accidents.