C'est une première historique révélée par l'Express. Nos chers radars automatiques qui illuminent de leurs flash nos routes depuis 2003 connaissent, dix plus tard, leur premier coup de mou. En effet, ce que l'on appelle officiellement les messages d'infraction seront moins nombreux à la fin de cet exercice que lors du précédent. Une baisse qui a de multiples raisons mais aussi une conséquence : celle de faire rentrer moins d'argent dans les caisses de l'Etat, dopées à la fiscalité routière. Un manque à gagner qui pourrait bien être compenser par une répression plus féroce. Vous avez dit baisse de la vitesse obligatoire ?


C'est du jamais vu dans l'histoire des boites mouchardes bordant nos petits et grands rubans. Les PV relevés par les radars vont connaître, au terme de cette année, une déflation. Selon l'Express, les derniers chiffres consolidés du ministère de l'Intérieur montrent que plus de 15 millions de flashs ont été comptabilisés de janvier à octobre. Or, sur la même période 2012, on en était déjà à plus de 17 millions. Cela correspond ainsi à une baisse de 12,5%. Un fléchissement qui ne sera pas redressé d'ici à la fin décembre. 


Et pourtant, sur les plus de 15 millions de clichés, ce sont 9,14 millions contraventions qui ont pu être envoyées aux propriétaires des véhicules flashés. Soit une belle performance, puisque cela correspond à un taux de conversion de 60,6%, contre 57,3% un an plus tôt. Les outils n'étant pas en cause, il convient donc de se pencher sur sa périphérie humaine pour décoder cette conjoncture inédite.


D'abord, il y a des conducteurs plus prudents, mieux avertis, citoyens, qui ne sont pas pour rien dans la salvatrice baisse du nombre de morts sur nos routes. Et puis, il y a aussi les bonnets rouges qui se sont occupés d'enrayer cette belle mécanique. Mais pas que. Depuis janvier, près de 600 radars, tous types confondus, sont débranchés. Et c'est à partir de mars que la situation a vraiment commencé à évoluer. La raison?Le changement du prestataire chargé de leur maintenance. 


Clairement, les sociétés Satelec (du groupe Fayat) et Ineo Infracom (du groupe GDF Suez), qui ont remplacé il y a dix mois Spie, le prestataire historique de la maintenance des radars depuis 2003, sont pointées du doigt. Au point qu'a été lancé un second marché dont les critères d'attribution ont été revus et corrigés. Actuellement, 670 équipements sont à l'arrêt sur les quelque 3 350 déployés. 


Au bilan, le nombre d'avis de contravention est en recul de 7,4% depuis le début de l'année. Tandis que du côté des radars feux rouges et passages à niveau, la baisse est de 6,5% par rapport à la même période 2012, avec 537 600 PV comptabilisés depuis janvier. Du coup, l'objectif d'encaisser 613 millions cette année en amendes forfaitaires contre plus de 457 millions en 2012, ne devra pas être atteint tandis que les 689 millions d'euros déjà budgétés en 2014 relèvent de la science-fiction.


Ces sous sont pourtant nécessaires pour un Etat exsangue qui, pour aller les chercher, pourra toujours changer les règles en limitant encore un peu plus la vitesse. De quoi redorer le blason de ces 4 200 machines infernales qui jalonneront nos trajets l'an prochain, dont certaines seront le symbole d'un parc également en cours de renouvellement.