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Cizeta-Moroder V16T : la supercar boule à facettes

LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Du haut de ses 540 ch et 328 km / h, elle devait écraser toute sa chic concurrence, de la Ferrari Testarossa à la Lamborghini Countach. Hélas, seuls 9 exemplaires ont été produits.

Cizeta-Moroder V16T : la supercar boule à facettes
Son profil est raté, sa face avant aussi.

On peut être le prince du disco sans être forcément le roi du business, ni même l’empereur du design. C’est le cas de l’auteur de Love to love you baby que Donna Summer a interprété. Mais Giorgio Moroder a fait fortune au-delà du disco, puisqu’il a notamment composé la musique de films qui ont cartonné à la fin des années 70 et durant la décennie 80, comme Midnight express d’Alan Parker ou Scarface de Brian de Palma. Il a même récolté trois oscars à Hollywood.

Du coup, en bon Italien qui a réussi à Los Angeles, il rêve de belles autos et il en possède. Mais comme le compositeur, arrangeur, producteur est un brin mégalo, il ne veut pas se contenter de celles des autres : il rêve d’une belle auto à son nom. Une passion qui va éveiller l’intérêt de Claudio Zampolli. Leurs origines italiennes commune et leur passion pour la chose roulante vont faire le reste.

Deux Italiens à Los Angeles

Débarquant en 1973 en Californie, Zampolli est chargé de l’organisation du réseau Lamborghini aux US. Mais il rêve d’indépendance et ne tarde pas à monter sa propre boîte ou il vend et entretient des italiennes de luxe. Lorsqu’il voit Moroder débouler dans son garage pour faire réviser sa Countach, il flaire la bonne affaire et convainc le musicien de s’associer avec lui à 50% chacun. Le musicien amène les sous, et Zampolli son expertise. Cizeta-Moroder est né. On est en 1985, mais un nom et une nouvelle marque ne suffisent pas. Il faut une voiture et les deux hommes se mettent d’accord : ce sera une supercar très exclusive. 

Zampolli, qui est toujours au fait des affaires internes de Lamborghini, aux mains de Chrysler à ce moment-là, a eu vent du revers subi par le grand Marcello Gandini. Celui-ci est chargé par la firme de Sant'Agata Bolognese de dessiner ce qui deviendra la Diablo. Mais on a beau être le plus grand designer de sa génération, à l’origine de la Miura et de la Countach, on peut aussi se tromper et dessiner du moche. 

Un embouteillage de phares.
Un embouteillage de phares.

C’est le cas de cette auto surchargée comme un tube disco. Rien ne va, de la face avant à quatre feux escamotables, aux aérateurs du profil et aux feux de custode surgis de nulle part. L’équipe Chrysler va revoir la ligne de l’auto qui deviendra la beaucoup plus sobre Diablo. Gandini est outré que l’on retouche son œuvre, et Gandini fâché, Gandini toujours faire ainsi : il va proposer son dessin ailleurs, en l’occurrence aux deux larrons exilés aux US, mais qui ont décidé d’installer leur entreprise dans le saint des saints : à Modène en Italie.

Une grande signature, et un bon deal, puisque le dessin est proposé en seconde main : il n’en faut pas plus au binôme Zampolli – Moroder pour valider l’affaire. Reste à développer la mécanique et elle se veut ultra-ambitieuse. Le V12 de la Countach ne propose que 455 chevaux ? Celui, à plat, de la Ferrari Testarossa ne dispose que de 380 pauvres petits chevaux ? Ils vont faire mieux : un V16, sur la base de deux V8. Au générique : 540 ch à 8 000 tr / mn et une vitesse de pointe de 328 km / h pour mettre tout le monde d’accord.

Un premier prototype de cette Cizeta – Moroder  V16GT, son nom final, est présenté, comme il se doit, au cours d’une grande soirée de gala dans un palace de LA. Jay Leno, mythique animateur de late show et grand amateur d’automobiles est à la barre et le parterre de happy fews est conquis. Le prototype part en tournée, au salon de Los Angeles, puis à Genève au printemps 1989. Enthousiaste devant les réactions publiques, Zampolli prévoit une production de 50 à 100 voitures par an. 

La brouille et la faillite

Sauf que l’auto est plus chère que ses chics concurrentes italiennes, même moins puissantes. Elle s’affiche à plus de 800 000 euros d’aujourd’hui. C’est beaucoup pour une voiture d’une marque totalement inconnue. En plus, elle n’obtient pas l’homologation américaine, un pays qui devait être son premier marché. Les difficultés volant en escadrille, les deux fondateurs se brouillent. Tatillon, Zampoli veut revoir sa copie, et baisser le poids de l’auto de 300 kg, car elle jauge plus d’1,7 tonnes. Moroder ne l’entend pas ainsi et claque la porte en emportant, en guise de dommages et intérêt, le concept car.

Zampoli va continuer, tant bien que mal, et entame la production. Mais il ne fabriquera que neuf unités entre 1991 et 1995, avant de jeter l’éponge. Mais pas tout à fait. En faillite, le boss rapatrie son entreprise en Californie et tente de la relancer, en vain. Il produira encore deux exemplaires jusqu’en 2003 avant d’abandonner définitivement.

De son côté, Giorgio Moroder a conservé le seul modèle qui porte son nom jusqu’en 2018, l’année où il le fait restaurer, toujours avec l’appui de Jay Leno. Après un millier d’heures de travail, la seule et unique Cizeta - Moroder V16T est prête à être mise aux enchères. En 2022 elle sera adjugée pour plus de 1,3 million de dollars. Comme un hommage à l’entreprise de deux furieux amoureux d’un fantasme automobile. Un hommage que Claudio Zampoli ne connaîtra pas : il est décédé un an avant la mise en vente.

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