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Covoiturage : 150 millions d'euros pour éviter la conduite en solo

Dans Economie / Politique / Budget

Michel Holtz , mis à jour

Pour en finir avec l'autosolisme entre la maison et le boulot, le gouvernement entend subventionner ceux qui partagent leur voiture à hauteur de 100 euros par an. En parallèle, des voies réservées au covoiturage doivent être mises en place.

Outre une aide financière aux covoitureurs, un budget sera consacré aux aires de dépôt et de rendez-vous.
Outre une aide financière aux covoitureurs, un budget sera consacré aux aires de dépôt et de rendez-vous.

Quatre ans que l’affaire est dans les tuyaux. Quatre ans pour que le coup de pouce annoncé devienne une réalité. C’est en effet en 2019 qu’Élisabeth Borne, alors ministre de la transition écologique et Jean-Baptiste Djebarri, titulaire des transports à ce moment-là, ont décidé d’aider les Français, ces irréductibles autosolistes, à covoiturer. Mais c’est hier seulement que le gouvernement a annoncé son plan, et posé sur la table le budget qu’il entend consacrer à l’opération : 150 millions d’euros d’aides publiques par an pour que les Français accueillent des passagers dans leur auto pour leurs trajets au quotidien.

Car la pratique, qui consiste à rouler en solo pour se rendre au boulot, n’est pas en régression malgré les recommandations. Loin de là : en un an, il a augmenté de 8,1 % en île de France, la région de tous les bouchons qui engendrent de la pollution et une multiplication des émissions. Alors, le gouvernement sort l’arme lourde pour pousser au covoiturage : l’incitation financière. 150 millions sont posés sur la table, dont une partie sera partagée entre les covoitureurs au travers d’une prime annuelle de 100 euros.

Champagne chez Blablacar et consorts

Comment obtenir cette prime ? C’est assez simple. Il suffit de s’inscrire sur une plateforme privée comme Blablacar (l’archi-leader) dans sa version "daily" destinée, comme son nom l’indique, aux trajets quotidiens, ou à l’un de ses concurrents comme Klaxit ou Karos. Certaines plateformes publiques, municipales ou régionales, existent également. Les subventions sont directement versées à ces structures qui les redistribuent à leurs adhérents.

Une partie de la somme sera versée au conducteur dès le premier passager embarqué, le restant lui étant donné après le dixième covoiturage. Autant dire que depuis l’annonce gouvernementale, les plateformes privées ont le sourire. Car si cette somme ne leur est pas destinée, ils comptent bien sur cette incitation pour attirer de nouveaux adhérents – clients, sachant qu’ils se rémunèrent grâce à chaque covoiturage effectué au travers de leur site.

Des voies seront réservées aux autos qui embarquent plus de deux personnes à leur bord.
Des voies seront réservées aux autos qui embarquent plus de deux personnes à leur bord.

Cette mesure incitative doit représenter 50 millions d’euros pour la seule année 2023. La même somme sera destinée aux collectivités locales pour qu’elles aussi incitent leurs concitoyens à partager leur voiture. Enfin, les 50 millions restants sont destinés à développer les infrastructures routières comme les voies réservées au covoiturage. Des voies qui, lorsqu’elles seront tracées, ne seront accessibles qu’aux autos transportant deux, ou plus de passagers (conducteur compris).

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Elles sont bien entendu ouvertes également aux voitures qui n’en passent pas par une plateforme pour remplir leurs banquettes et une famille ou des amis pourront en profiter. Des aires de dépôt et de rendez-vous proches des transports en commun sont également au programme de ce plan pour éviter aux covoitureurs de faire de trop gros détours pour déposer leurs hôtes dans le cas de covoitureurs classiques.

Le cocon - sas de décompression a la vie dure

Ces mesures suffiront-elles à généraliser le covoiturage ? Rien n’est moins sûr. L’autosolisme a la vie dure. Et l’incitation financière n’est pas forcément suffisante pour que les Français changent leur manière de conduire. Le spécialiste des mobilités Eric Guitton, interrogé par Le Monde, l'a remarqué. « Même quand l’essence dépasse 2 euros, il n’y a pas d’explosion du covoiturage, mais plutôt une réorganisation des trajets, ont fait ses courses tous les dix jours plutôt que chaque semaine par exemple». Les conducteurs ont du mal à en finir avec le sacro-saint cocon ou ils se retrouvent seuls, matin et soir, entre leur boulot et chez eux. Un sas de décompression agréable et quotidien vaut-il plus que 100 euros par an ? Réponse et premier bilan fin 2023.

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