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Déconfinement : le télétravail ou l’asphyxie !

Dans Economie / Politique / Social

Jean Savary

Dans quatorze jours, la quille ! Et le cauchemar si nous retournons tous au boulot en voiture, à moto ou à vélo. La seule solution, garder une bonne dose de télétravail. Pour nous sauver du virus, mais aussi, plus durablement, du marasme économique.

Déconfinement : le télétravail ou l’asphyxie !

Qui voudra reprendre les bus, tramways ou métros ? Je posais la question il y a un peu plus d’un mois. Et la réponse se précise à chaque fois que j’en parle autour de moi : ceux qui n’auront vraiment aucun autre choix et ils ne sont pas si nombreux.

C’est ce que confirmait déjà un sondage de 40 millions d’automobilistes, pourtant réalisé avant le confinement.

Et c’est bien pour cela que les régies de transport en commun ne prévoient qu’un service à 50 ou 75 % après le 11 mai. Pas tant pour ne point trop tasser la clientèle que faute de demande.

 

Déconfinement : le télétravail ou l’asphyxie !

Même le covoiturage domicile-travail entre voisins et collègues, dopé par les grèves de transport de l’hiver, est retombé comme un soufflé dès les premières alertes.

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La demande a changé de camp. Marchands de vélos et de voitures d’occasion, concessions moto ont déjà le téléphone qui chauffe et s’attendent, le 11 mai, à une ruée de nouveaux adeptes de la locomotion individuelle et motorisée.

Pour se préparer à ce changement de donne, l’Ile-de-France en général et Paris en particulier, mais aussi Montpellier, Rennes, Nantes, Grenoble et bien d’autres villes aménagent d’urgence de nouvelles pistes cyclables temporaires, les « coronapistes », censées absorber le flot des convertis au vélo. Et pour cela – comment faire autrement ? – réduisent la surface dévolue aux voitures.

Déconfinement : le télétravail ou l’asphyxie !

 

« La bourse ou le Covid ! »

 Vous voyez le tableau ? Dans la capitale, ce serait de dantesques embouteillages de quarante ou cinquante kilomètres tout autour du périphérique puis, débouchant des autoroutes sur des artères rétrécies, ces hordes d’automobilistes, motards et scootéristes banlieusards disputant le pavé à des troupeaux de marcheurs, cyclistes et trottinettistes indigènes en rupture de métro, tout ce beau monde s’engueulant, se poussant, se tassant, s’intimidant, se faufilant dans un insondable brouillard de NOx et de particules.

Des bouchons qui dureront des matinées et des soirées entières.

Comme l’écrit joliment Le Monde « Dans la bataille des mobilités, il s’agit d’éviter que la voiture individuelle ou le deux-roues à moteur n’emporte les faveurs des Français déconfinés… » On ne saurait moins dire.

Hélas, le vélo s’il est la solution évidente des citadins pour leurs 3, 10 voire 15 kilomètres, ne vaut rien pour tous ceux qui viennent de plus loin.

Déconfinement : le télétravail ou l’asphyxie !

On n’expliquera pas à l’habitant de Cergy-Pontoise (44 km de Paris), de Fontainebleau (70 km), Marne-la-Vallée (25 km) ou Goussainville (41 km) qu’il doit désormais venir bosser en pédalant, fut-ce avec une assistance électrique.

Faudra-t-il le convaincre – par quel nouveau mensonge ? - de surmonter sa crainte de la contagion et de reprendre son train avec son petit masque en coton cousu par belle-maman et ses jolis gants en pécari ?  

Comme on sait bien qu’il n’en fera rien, j’entends déjà à la télé et à la radio de preux et verts élus réclamer des péages urbains pour dissuader tous ces pauvres gens de bloquer les villes avec leurs vilaines autos. Des péages qui pourraient porter sur leur fronton : « la bourse ou le Covid ».

 

Rester à la maison, saison 2

 Je ne vois qu’une seule façon de nous épargner ce cauchemar qui s’annonce dans toutes les grandes ou moyennes villes de France et d’Europe.

Il s’agirait de prolonger le télétravail, de le rendre obligatoire deux à trois jours par semaine pour tous ceux dont les métiers le permettent. En clair, tous les salariés qui n’ont pas été présents dans leur entreprise pendant le confinement, ni mis en chômage partiel.

Beaucoup d’entreprises viennent de découvrir que le travail « non-présentiel », même poussé à l’absurde, c’est-à-dire avec des enfants sur les bras, cinq jours par semaine et deux mois d’affilée, peut-être efficace, voire plus efficace.  Beaucoup de patrons y voient l’opportunité de réduire la voilure de leur immobilier et d’économiser des mètres carrés. Pour une entreprise de 300 personnes en première couronne, 30 % de télétravail, c’est un million d’euros de loyer en moins chaque année, de quoi aborder la crise plus sereinement.

 

Rester à la maison, suite et fin ?

 Côté salariés, ceux qui habitent loin de leur travail et donc souvent « au vert » avec maison et jardin, ne sont souvent pas pressés de retrouver la vie de bureau trente-cinq ou quarante heures par semaine plus dix ou quinze dans les bouchons ou les wagons.

Eux aussi trouvent au télétravail un intérêt financier : s’éviter deux à trois pleins par mois, l’usure et l’entretien de la voiture, des passages au pressing et le restaurant à midi.

Finalement, les seuls qui seront ravis de retrouver l’open space à temps plein, ce sont les habitants de centres-villes, confinés dans leurs trop petits appartements. Mais contrairement aux lointains banlieusards, leur bref transport ne représente qu’un petit enjeu et une faible nuisance.

Continuer le télétravail après le déconfinement, c’est déjà le mot d’ordre du gouvernement et de bien des entreprises, mais doit-il être provisoire ? Ou devenir le nouveau mode d’organisation des entreprises ?

Faut-il continuer à payer des milliers d’euros de loyer par an pour qu’une personne puisse se lever chaque jour à 6h00 pour arriver à 9h00, abrutie par un trajet qui aura nécessité d’investir des milliards d’euros dans d’énormes infrastructures qui ne fonctionnent à plein que quatre heures par jour. Ou de brûler 5 litres de pétrole dans des embouteillages où se gâchent des millions d’heures de travail et de loisir et qui brident l’activité de ceux – au moins aussi nombreux - qui n’ont d’autre choix que de se déplacer pour travailler.

Renoncer à cette aberration vieille d’à peine plus d’un siècle serait donner un énorme avantage compétitif à nos économies.

Déconfinement : le télétravail ou l’asphyxie !

Et un subtil moyen de résister à celle, en forme de rouleau compresseur, de nos amis chinois qui nous ont fourni cet aimable virus avec, en après-vente, des masques à 20 fois le prix d’avant.

Chez eux, l’idée du télétravail serait impensable. Un gouvernement, pardon, un parti, qui surveille ses citoyens dans les moindres recoins du web et par reconnaissance faciale jusqu’à la rue, les transports en commun, les entreprises ne saurait leur faire assez confiance pour leur permettre de travailler à la maison.  

 

 

 

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