Faute d'alternatives, 72 % des Français sont contre l'interdiction des voitures en centre-ville
Le chiffre n'est pas surprenant, si l'on considère que les français sont toujours très attachés à leur voiture, mais aussi à leur mobilité. Et la question posée par l'institut "Mon avis citoyen" met aussi en lumière des questionnements sur l'économie, l'équité et l'accessibilité.

Les prochaines élections municipales sont en approche. En 2026, les Français devront choisir de renouveler leur confiance à leur maire ou d'en choisir un nouveau. Et les questions de l'accessibilité des centre-villes, de l'égalité à cet accès, ou les problématiques des commerçants locaux seront parfois au coeur du débat.
L’enquête de "Mon avis citoyen", une plateforme qui permet depuis 2017 aux Français de s'exprimer sur les politiques publiques locales ou nationales, a été réalisée auprès de 10 004 répondants issus de 386 communes réparties sur tout le territoire français. Les données ont été collectées en ligne entre 2022 et 2025, ce qui permet de voir l’évolution des opinions sur cette question délicate de mobilité.
Et à la question "Etes-vous favorable à l'interdiction des voitures dans les centre-villes ?", la réponse a peu évolué dans le temps. En 2022, c'était 70 %. Cette année en juillet, c'est 72 %. Une majorité suffisamment claire et nette pour ne laisser planer aucun doute.
Et parmi les motifs de rejet de cette tendance, observée depuis longtemps dans les grandes agglomérations, qui piétonnisent à tout va, trois se détachent :
- 1/ La mobilité et l’accès aux commerces : de nombreux répondants soulignent que la voiture est essentielle pour accéder aux commerces en centre-ville, en particulier pour ceux vivant dans des zones rurales ou des villes moyennes.
- 2/ L’impact économique : la peur que l’interdiction des voitures n’affecte l'activité économique des centres-villes est particulièrement forte, notamment chez les commerçants et artisans.
- 3/ Les alternatives insuffisantes : les transports en commun, souvent jugés insuffisants dans les villes moyennes ou rurales, sont cités comme un obstacle majeur à la mise en place d’une telle interdiction.
L'âge des participants a par ailleurs une influence importante sur les réponse. Les 18/29 ans sont plus favorables à l'interdiction que leurs aînées, et ils sont même 9 % plus nombreux en 2025 qu'en 2022. Les plus âgés (+ de 70 ans) sont 6 % plus nombreux cette année, mais restent majoritaires contre la mesure.
La taille des villes joue aussi un rôle. Dans les villes de 30 000 à 50 000 habitants, l'opposition à la mesure a augmenté de 16 % entre 2022 et 2025. Dans les zones rurales, où les alternatives à la voiture n'existent pas, l'opposition est encore plus marquée.
L'enquête met également en lumière d'autres sujets de préoccupation autour de ce thème :
- Le respect des libertés individuelles (24% des réponses), notamment pour ceux qui estiment que l’interdiction des voitures constitue une atteinte à la liberté de circulation.
- Les mobilités (23%), avec une forte demande pour des transports en commun plus fréquents et plus accessibles, notamment dans les zones rurales.
- L’impact sur les commerces (18%), où l’inquiétude quant à l’accessibilité des centres-villes et la concurrence des commerces en ligne s’intensifie.
- La qualité de vie (10%), où la réduction de la pollution est perçue comme une priorité, mais souvent sous condition d’une mobilité alternative fiable.
L'année prochaine, les candidats aux municipales devront prendre en compte cette forte opposition à ce type de tendance et de mesures. Le but : trouver des compromis acceptables, réconciliant écologie, mobilité et dynamisme économique dans les centre-villes.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération