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Mercedes-Benz 250 S – 300 SEL 6.3 (1965 – 1972), quand Classe S rimait avec finesse, dès 13 000 €

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Quand une grande Mercedes concilie avec maestria finesse esthétique, raffinement mécanique et habitacle magique, cela donne le duo W108/109. Après lui, les hauts de gamme à l’étoile perdront nettement en élégance, au profit d’une obsession sécuritaire. Et pourquoi ne pas s’offrir un peu de l’insouciance des sixties ?

Calandre monumentale et projecteurs verticaux signalent les Mercedes W108/109, considérées comme les premières vraies Classe S même si le constructeur ne les désignait pas comme ça. Ici, une 300 SEL 3.5 en 1970.
Calandre monumentale et projecteurs verticaux signalent les Mercedes W108/109, considérées comme les premières vraies Classe S même si le constructeur ne les désignait pas comme ça. Ici, une 300 SEL 3.5 en 1970.

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi les Mercedes W108/109 sont-elles collectionnables ?

Oui, ces voitures sont collectionnées depuis longtemps. Les passionnés adorent le fait qu’il s’agisse des dernières Mercedes « classiques », d’une grande finesse extérieure et parées d’un habitacle où abondent les chromes et les boiseries. Sans oublier l’énorme calandre, réduite sur les modèles postérieurs. Elles possèdent un charme exceptionnel, et exhibent une forte personnalité sans se montrer tapageuses. Et sous leur aspect rétro, elles profitent de qualités très actuelles, en matière de confort, de performances et de facilité de conduite. Enfin, on peut les faire entretenir chez Mercedes !

 

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Si elle n’est pas explicitement appelée Classe S par Mercedes, la gamme W108/109 peut pourtant être considérée comme faisant partie de la lignée. En effet, à sa sortie, en août 1965, elle est la première berline spécifiquement haut de gamme de la marque à l’étoile. Remplaçant les versions huppées de la série des « Heckflosse », ces familiales Mercedes dotées de grands ailerons arrière, à l’américaine, les W108/109 en prennent le contrepied presque total d’un point de vue esthétique.

Une Mercedes 250 S, dans toute son élégante simplicité en 1965.
Une Mercedes 250 S, dans toute son élégante simplicité en 1965.

En effet, pour elles, le designer français Paul Bracq a tracé une carrosserie très fine et sobre, caractérisée par des volumes remarquablement équilibrés et des ailes arrière plates. En gros, il s’agit d’une évolution du design de la limousine 600, apparue en 1963, transposée sur un gabarit plus compact, même s’il demeure imposant (4,90 m de long). Sous le capot, la W108 reprend en entrée de gamme le 6-cylindres de l’ancienne 220 en le portant à 2,5 l et 130 ch dans la version 250 S et 150 ch pour la 250 SE, à injection (mécanique).

Illustration des zones à déformation programmée : la poupe de cette Mercedes 250 S a absorbé un énorme choc tandis que l'habitacle est resté intact. Une idée mise en série par la devancière des W108/109.
Illustration des zones à déformation programmée : la poupe de cette Mercedes 250 S a absorbé un énorme choc tandis que l'habitacle est resté intact. Une idée mise en série par la devancière des W108/109.

 

En haut de gamme, on trouve la 300 SE, dotée d’un 6-en-ligne 3,0 l tout alliage de 170 ch et d’une suspension arrière pneumatique. Toutes ces Mercedes profitent d’un haut niveau technologique : structure monocoque avec zones à déformation programmée, trains à roues indépendantes (même si l’essieu arrière est encore de type brisé), compensateur hydraulique transversal arrière, quatre freins à disques à double circuit…

A gauche, une Mercedes 250 S W108, à droite une 230 S "Heckflosse" : on voit toute l'évolution stylistique, orientée vers plus de sobriété, qui les sépare.
A gauche, une Mercedes 250 S W108, à droite une 230 S "Heckflosse" : on voit toute l'évolution stylistique, orientée vers plus de sobriété, qui les sépare.

En mars 1966, une version longue 300 SEL (+ 10 cm, codée W109) apparaît, dotée de la suspension arrière de la 300 SE qui, en conséquence, revient à des ressorts hélicoïdaux. Le prix est très élevé : 29 500 F pour une 250 SE en 1966 soit 41 300 € actuels selon l'Insee, contre, à titre indicatif, 15 650 F pour une Citroën DS 21. Néanmoins, grâce à ses nombreuses qualités (confort, tenue de route, performances, habitabilité, ergonomie, finition), la Mercedes remporte un certain succès.

En 1966 apparaît la Mercedes 300 SEL inaugurant la carrosserie allongée de 10 cm au niveau de l'empattement, ce qui lui vaut le code W109. Son équipement est enrichi et sa présentation plus luxueuse.
En 1966 apparaît la Mercedes 300 SEL inaugurant la carrosserie allongée de 10 cm au niveau de l'empattement, ce qui lui vaut le code W109. Son équipement est enrichi et sa présentation plus luxueuse.

En 1968, la 250 SE est remplacée par les 280, dotées d’un 2,8 l de 140 ch en S et 160 ch en SE à injection. Ce bloc, poussé à 170 ch, s’installe aussi dans la 300 SEL, supplantant le 3,0 l. Cela dit, au salon de Genève cette année-là, la 300 connaît une autre évolution, des plus surprenantes. En effet, elle reçoit alors le V8 de la limousine 600 : un énorme 6,3 l de 250 ch ! Dénommée 300 SEL 6.3, elle devient l’une des berlines les plus rapides du monde : elle dépasse les 220 km/h. L’idée de cette berline de sport revient à Erich Waxenberger.

Le tableau très luxueux d'une Mercedes 300 SEL en 1966. Bois précieux jusque sur les montants, vitres électriques, cuir épais... Les Classe S postérieures ne parviendront jamais à offrir une ambiance aussi raffinée, et surtout pas avec une tablette XXL...
Le tableau très luxueux d'une Mercedes 300 SEL en 1966. Bois précieux jusque sur les montants, vitres électriques, cuir épais... Les Classe S postérieures ne parviendront jamais à offrir une ambiance aussi raffinée, et surtout pas avec une tablette XXL...

Cet ingénieur d’essai chez Mercedes l’a développée sans mot dire à son supérieur, l’ancien pilote Rudolf Uhlenhaut, créateur de la mythique 300 SL Papillon. Celui-ci, séduit, a de son côté persuadé la direction de la marque de produire la 6.3. En 1969, alors que la 250 S disparaît, un autre V8 entre dans la grande Mercedes, un 3,5 l de 200 ch, qui remplace le 2,8 l sous le capot de la 300 SEL. En 1971, ce bloc à injection électronique s’installe aussi dans les 280 SE/SEL, arborant le suffixe 3.5 sur la malle arrière pour l’occasion, cependant que la 280 SEL 2,8 l est retirée. Vous suivez ? En septembre 1972, les W108/109, produites à 380 072 unités (joli succès !) sont remplacées par les W116, de vraies « Sonderklasse », ou classe S, selon la communication Mercedes.

Admirez le parfait équilibre des volumes de la W108, masquant son gabarit (4,90 m de long). Les détails sont très soignés, de la découpe des portières au dessin du passage de roue arrière, suggérant un certain dynamisme.
Admirez le parfait équilibre des volumes de la W108, masquant son gabarit (4,90 m de long). Les détails sont très soignés, de la découpe des portières au dessin du passage de roue arrière, suggérant un certain dynamisme.

Combien ça coûte ?

En bon état, les W108 débutent à 13 000 €, en 250 ou 280 S. Les SE coûtent environ 2 000 € de plus, alors que les 3.5 débutent plutôt à 19 000 €. En 300, comptez 18 000 € minimum en 6-cylindres et 22 000 € en 3,5 l. Quant à la mythique 300 SEL 6.3, elle s’affiche plutôt à 60 000 € minimum. Ces montants peuvent varier énormément en fonction de la configuration de la voiture, et de son état. Un exemplaire parfaitement restauré peut, par exemple, au moins doubler les valeurs indiquées.

La Mercedes 280 SE 3.5, ici en 1971, constitue le choix avisé de la gamme W108/109, de par ses performances (210 km/h au maxi) et sa maintenance encore aisée. Mais, ce n'est pas une raison pour ignorer les autres versions !
La Mercedes 280 SE 3.5, ici en 1971, constitue le choix avisé de la gamme W108/109, de par ses performances (210 km/h au maxi) et sa maintenance encore aisée. Mais, ce n'est pas une raison pour ignorer les autres versions !

Quelle version choisir ?

Si on s’en tient à un budget raisonnable, la 280 SE 3.5 semble très séduisante, par ses performances élevées et sa maintenance plus simple que celle de la 300 SEL 3.5, car elle se passe de la capricieuse suspension pneumatique.

 

La Mercedes 300 SEL 6.3, en plus de dépasser les 220 km/h, accélère de 0 à 100 km/h en 6,5 s : unique en 1968 pour une berline aussi luxueuse. Elle conserve néanmoins une discrétion de bon aloi.
La Mercedes 300 SEL 6.3, en plus de dépasser les 220 km/h, accélère de 0 à 100 km/h en 6,5 s : unique en 1968 pour une berline aussi luxueuse. Elle conserve néanmoins une discrétion de bon aloi.

 

Les versions collector

Toutes ces Mercedes, en très bel état, sont des collectors. Mais la plus recherchée sera la fameuse 300 SEL 6.3, qui a tant marqué son époque par ses chronos exceptionnels.

Le moteur 2,8 l de 170 ch, ici représenté, se signale par sa grande robustesse, supérieure à celle des 2,5 l et 3,0 l. Cela dit, la corrosion peut ravager une Mercedes W108/109.
Le moteur 2,8 l de 170 ch, ici représenté, se signale par sa grande robustesse, supérieure à celle des 2,5 l et 3,0 l. Cela dit, la corrosion peut ravager une Mercedes W108/109.

Que surveiller ?

L’ennemi numéro 1 de ces Mercedes, c’est la corrosion, qui peut se nicher partout : tours de roue et de projecteurs, montants de pare-brise, bas de caisse et de portières, planchers, fond de coffre… Comme ces autos sont d’une fabrication complexe, remettre à neuf le châssis et la carrosserie revient à une fortune.

Mécaniquement, les 6-cylindres initiaux sont les moins solides. Le 2,5 l est sensible des joints de queue de soupapes, et 3,0 l de la culasse. Ces blocs n’aiment pas être cravachés sur de longues distance. Néanmoins, utilisés respectueusement et entretenus avec soin, ils passent sans encombre les 100 000 km. Les 2,8 l et les V8, 3,5 l comme 6,3 l, se révèlent beaucoup plus robustes. Les transmissions, si vidangées régulièrement, sont également endurantes.

Côté suspension, surveillez l’état du ressort compensateur hydropneumatique sur l’essieu arrière. On peut le remplacer par un élément mécanique. En revanche, sujette à des fuites, surtout après de longues périodes d’inutilisation, la suspension pneumatique apparaît capricieuse et surtout, très onéreuse à refaire ! Attention, il y a des points de graissage à vérifier régulièrement

Dans l’habitacle, les revêtements en cuir sont bien plus résistants que ceux en tissu, mais la finition vieillit bien. Assurez-vous que tous les accessoires fonctionnent (les SEL ont 4 vitres électriques par exemple), la seule fermeture centralisée coûtant fort cher à réparer.

Bien des pièces sont disponibles en concession Mercedes, à des prix Mercedes… Très élevés donc. Optez donc pour une auto parfaitement fonctionnelle et sans rouille.

55 ans après sa naissance, la Mercedes 300 SEL 6.3 étonne toujours par son cocktail de performances folles, de luxe et de confort. Le charme sixties en plus !
55 ans après sa naissance, la Mercedes 300 SEL 6.3 étonne toujours par son cocktail de performances folles, de luxe et de confort. Le charme sixties en plus !

Sur la route

J’ai eu la chance de conduire une très belle 300 SEL 6.3. Le tableau de bord, tout en bois et de chromes, arbore un dessin bien de son temps, mais son ergonomie est bien étudiée. De plus, il possède un charme fou, qu’ont perdu les W116, très « plastique » ! Si le grand volant reste fixe, la position de conduite ne pose aucun problème, et on apprécie l’excellente visibilité. On pousse le petit levier de vitesses en avant, et on effleure l’accélérateur pour se mettre à rouler.

Des détails trahissent la motorisation énorme sous le capot de la Mercedes 300 SEL 6.3, comme le compteur gradué jusqu'à 240 km/h et la présence d'un petit compte-tours.
Des détails trahissent la motorisation énorme sous le capot de la Mercedes 300 SEL 6.3, comme le compteur gradué jusqu'à 240 km/h et la présence d'un petit compte-tours.

Là, on apprécie la douceur de la direction et de la suspension. Etonnamment, l’automatique Mercedes, sans convertisseur de couple (on trouve un embrayage hydraulique à la place), donne une petite secousse à chaque changement de rapport. Mais, quand on met pied dedans, le kick-down intervient assez brutalement puis l’énorme V8 se met à gronder, instillant une ambiance hard-rock dans ce salon roulant. Surtout, il administre une poussée phénoménale : la 300 SEL 6.3 marche bien plus fort que la 450 SEL 6.9 !

Nantie de trains roulants bien conçus, la 300 file droit, présente une précision générale séduisante et freine étonnamment bien : idéale pour l’autoroute. En somme, nous avons ici un dragster déguisé en berline de luxe sixties, quel pied ! Reste la consommation, de l’ordre de 20 l/100 km…

 

L’alternative youngtimer

Mercedes-Benz W126 (1979 – 1991)

La Mercedes 560 SEL, ici en 1986, sera la première Classe S à retrouver les performances de la 300 SEL 6.3.
La Mercedes 560 SEL, ici en 1986, sera la première Classe S à retrouver les performances de la 300 SEL 6.3.

Apparue en 1979, la Classe S W126 retrouve un peu de la finesse et de l’élégance des W108/109. Plus à l’extérieur qu’à l’intérieur, cela dit, car le plastique y est omniprésent. Travaillée pour l’économie de carburant, cette Mercedes s’offre initialement en 280, 380 et 500, de 156 ch à 231 ch. Pouvant d’emblée disposer de l’ABS, puis de l’airbag fin 1981, elle est légèrement modifiée pour 1982 afin de réduire ses exigences en carburant.

En 1985, la W126 bénéficie d’un restylage : roues agrandies, bas de caisse et boucliers lisses, moteurs revus. La gamme est revue : 260, 300, 420, 500 et 560, de 166 ch à 300 ch. Les puissances, suite au montage d’un catalyseur chutent en 1989, puis la W126 disparaît en 1991, remplacée par l’énorme W140. 818 105 unités en ont été fabriquées, un record dans la catégorie. A partir de 7 500 €.

Aux USA, ce n'est pas un V8 3,5 l mais 4,5 l qui équipera les Mercedes 280 et 300. Il n'est pas plus puissant que le 3,5 l (200 ch). et s'attèle uniquement à une BVA à 3 vitesses et convertisseur de couple.
Aux USA, ce n'est pas un V8 3,5 l mais 4,5 l qui équipera les Mercedes 280 et 300. Il n'est pas plus puissant que le 3,5 l (200 ch). et s'attèle uniquement à une BVA à 3 vitesses et convertisseur de couple.

Mercedes-Benz 280 SE 3.5 (1971), la fiche technique

  • Moteur : 8 cylindres en V, 3 499 cm3
  • Alimentation : injection électronique
  • Suspension : bras superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu brisé, bras longitudinaux, ressorts hélicoïdaux, ressort compensateur transversal, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 4 manuelle ou automatique, propulsion
  • Puissance : 200 ch à 5 800 tr/min
  • Couple : 287 Nm à 4 000 tr/min
  • Poids : 1 555 kg
  • Vitesse maxi : 210 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 9,0 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des annonces de Mercedes W108-109, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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