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Moteurs : le diesel chute, l’hybride rechargeable décolle

Dans Flottes auto / Mobilité pro

Louis-Cyril Tharaux

En 2020, dans les parcs automobiles des entreprises, des loueurs longue durée et des administrations, les motorisations thermiques ont été sérieusement chahutées par les technologies alternatives, hybrides rechargeables en tête.

La crise économique issue de l’épidémie de Covid-19 a eu aussi pour conséquence indirecte d’accélérer la désaffection pour les véhicules thermiques, diesel en particulier.
La crise économique issue de l’épidémie de Covid-19 a eu aussi pour conséquence indirecte d’accélérer la désaffection pour les véhicules thermiques, diesel en particulier.

C'est une année noire que le marché automobile français a vécue en 2020, tant en ce qui concerne la vente de véhicules aux particuliers que la vente aux professionnels. L’Arval Mobility Observatory (AMO), qui scrute au quotidien le marché des flottes, rappelle « un environnement économique épouvantable » lié à la pandémie de Covid-19, « marqué par deux périodes de confinement et la fermeture des concessions ».

Dans ce contexte, le marché du véhicule professionnel a terminé l’année comme il a pu, avec 755 000 immatriculations au compteur, un résultat en baisse de 16,5 % par rapport à 2019. Cette situation exceptionnelle a creusé les volumes. Indirectement, elle a eu aussi pour conséquence d’amplifier la tendance de fond ressentie depuis plusieurs années quant au choix des motorisations. À savoir, la lente et relative désaffection du thermique au profit de modèles électrifiés, pour lesquels l’incitation à l’achat a été renforcée en cours d’année.

Le diesel poursuit sa descente : - 26 % chez les VP

Dans les parcs automobiles des entreprises, des administrations et des loueurs longue durée, la tendance baissière s’est confirmée pour le diesel. La chute des immatriculations est surtout notable sur le segment des voitures particulières (VP) : - 26 % sur un an, selon l’AMO, soit une part de marché réduite désormais à 50,7 %, avec un total limité à 227 400 nouvelles mises à la route.

Depuis 2016, la part du marché des VP diesels a perdu 28 points (50 % contre 78 %). Et bien que la baisse des immatriculations semble moins marquée si l’on compile cette catégorie à celle des utilitaires légers (VUL), la perte d’adhésion pour le gazole apparaît substantielle sur la longueur. Il y a trois ans, la part du diesel, tous segments confondus, représentait en effet 84 % du marché du véhicule professionnel. Aujourd’hui, elle n’englobe plus que 67 % des suffrages, soit 17 points de moins, et ne doit finalement sa résistance qu’à la vente de fourgonnettes et fourgons.

Dans les flottes françaises, la part de marché des voitures particulières roulant au diesel a diminué de 28 points depuis 2016, chutant de 78 % à 50 %.
Dans les flottes françaises, la part de marché des voitures particulières roulant au diesel a diminué de 28 points depuis 2016, chutant de 78 % à 50 %.

L’essence cale aussi (- 31 %), mais fait mieux qu’en 2018 et 2017

Avec 63 073 VP et VUL de moins au rendez-vous par rapport à 2019, l’essence enregistre sur un an un recul tout aussi notable que le diesel : - 31 % selon l’AMO, soit une part de marché globale de 18 % et seulement 140 000 livraisons au compteur.

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Cette carburation semble malgré tout mieux résister mieux sur la durée. Si elle perd certes 4 points par rapport à l’exercice 2019, qui avait été un bon cru pour les véhicules essence, sa part de marché 2020 reste néanmoins de 2 points supérieure à celle de 2018, et même de 7 points si l’on se réfère au bilan 2017 des flottes automobiles.

L’attrait pour les véhicules essence a faibli en 2020. Il demeure toutefois plus fort qu’en 2017 et 2018.
L’attrait pour les véhicules essence a faibli en 2020. Il demeure toutefois plus fort qu’en 2017 et 2018.

L’ascension record de l’hybride rechargeable : + 276 %

+ 276 %. Une croissance à trois chiffres, inédite pour les motorisations hybrides rechargeables, voici l’un des autres faits marquants sur le marché français du véhicule de fonction en 2020. Il faut dire que beaucoup de feux sont dorénavant passés au vert pour ce segment qui était encore confidentiel il y a deux ans.

D’une part, l’offre de modèles disponibles, essentiellement des voitures particulières, s’est considérablement élargie au cours des douze derniers mois. La plupart des grands constructeurs, français ou étrangers, disposent aujourd’hui à leur catalogue de modèles Plug-in hybrides. Des modèles qui permettent d’allier puissance, sur la base de leur bloc essence, et autonomie (50 à 60 km en moyenne) sur source purement électrique.

D’autre part, le coup de pouce de l’État à cette technologie, le 1er juin dernier à la sortie du premier confinement, par le biais d’un retour du bonus à l’achat de 2000 euros, a semble-t-il contribué, même modestement, à la hausse record des immatriculations : 32 490 véhicules hybrides rechargeables ont été accueillis en 2020 dans les parcs professionnels, soit près de quatre fois plus qu’en 2019.

Les motorisations hybrides rechargeables, qui équipent à ce jour en grande majorité des voitures particulières, ont connu une ascension record l’an dernier.
Les motorisations hybrides rechargeables, qui équipent à ce jour en grande majorité des voitures particulières, ont connu une ascension record l’an dernier.

Le 100 % électrique en hausse également : + 42 %

Avec 42,9 % d’immatriculations supplémentaires, le segment du 100 % électrique a fait place à 29 800 voitures et utilitaires neufs au cours des douze derniers mois. Cela correspond à une part de marché de 3,9 % sur le marché B2B, soit un triplement du volume de ventes en l’espace de quatre ans.

La filière, en forme, a toutefois vu les hybrides rechargeables lui passer devant… Elle a pourtant bénéficié d’un soutien financier plus fort, un bonus à l’achat (ou à la location) de 5 000 euros, que le gouvernement a d’ailleurs choisi de maintenir jusqu’au 30 juin prochain pour inciter davantage de flottes à franchir le cap des véhicules dits « zéro émission ».

En 2020, le 100 % électrique a continué de se faire une place dans les parcs professionnels, triplant son volume de vente par rapport à 2016.
En 2020, le 100 % électrique a continué de se faire une place dans les parcs professionnels, triplant son volume de vente par rapport à 2016.

Thermique vs électrique : quelle tendance pour 2021 ?

À l’heure où la France et l’Europe amplifient, à travers les normes CAFE et le nouveau cycle d’homologation des véhicules WLTP, la chasse au moindre gramme de CO2 ; À l’heure où sévissent parallèlement de plus en plus de réglementations nationales (loi LOM entre autres) conduisant au verdissement graduel des parcs et taxant (via la TVS entre autres) de façon croissante les acheteurs de véhicules thermiques et surtout diesel, l’essor des motorisations électrifiées dans les flottes françaises se confirme quasi mécaniquement, lentement mais sûrement.

Le bilan des ventes 2020 atteste d’une nouvelle progression des modèles 100 % électriques, hybrides rechargeables et hybrides. Au 31 décembre, ils constituaient plus de 13 % des véhicules présents dans les flottes automobiles. Une poussée verte est donc en marche.

À présent, que réserve l’année 2021 au marché du véhicule professionnel ? Les motorisations alternatives vont-elles continuer leur progression sur le même rythme ? Les blocs thermiques, encore très largement majoritaires, vont-ils connaître un regain d’intérêt ? Rien n’est acquis dans ce contexte de crise sanitaire où les gestionnaires de parcs, comme la plupart des acteurs économiques et comme d’ailleurs l’État, sont contraints de naviguer à vue et de diminuer avant tout les coûts. Une hypothèse est probable néanmoins. La coupe annoncée dans les bonus à l’achat, dès le 1er juillet puis au 1er janvier 2022, tant pour l’hybride rechargeable que le 100 % électrique, pourrait à elle seule freiner momentanément la croissance des motorisations alternatives.

* TVS : Taxe sur les véhicules de société

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