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Trottinettes et vélos : le nouveau point noir de la Sécurité routière

Dans Pratique / Sécurité

Stéphanie Fontaine

Par rapport à 2019, l'année de référence en raison du Covid, le bilan de la Sécurité routière en 2022 est globalement stable, avec 3 260 morts recensés en France métropolitaine. Si pour les usagers de véhicules de tourisme et deux roues motorisés, il y a même des progrès, la situation se dégrade fortement pour les nouveaux modes de transport.

Trottinettes et vélos : le nouveau point noir de la Sécurité routière

Ces nouveaux modes de déplacement ont beau être qualifiés de « doux », sur le plan de l’accidentologie, ils font très mal !

On parle là des vélos et des engins de déplacement personnel motorisés (EDPm) dont font partie les trottinettes électriques. Et dans le bilan provisoire de la Sécurité routière, rendu public ce mercredi, ils tiennent une place de plus en plus « importante et préoccupante », concède Sonia Backès, la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté.

Avec respectivement 244 et 34 tués l’an dernier, c'est 57 et 24 morts de plus qu'en 2019, l’année de référence du fait de la pandémie Covid. En ce qui les concerne, c'est surtout le nombre de blessés qui tracasse (voir plus loin).

Moins de victimes en véhicules motorisés

2022, « marquée par la fin des restrictions sur les déplacements et des obligations de télétravail », comme le précise la Sécurité routière, est sinon une année relativement stable.

En France métropolitaine, 3 260 morts sont à déplorer, contre 3 244 (+0,5 %) en 2019 et 2 944 (+10,7 %) en 2021.

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En outre-mer, le bilan est plus lourd, avec 27 morts de plus qu’en 2019, soit 281 décès (+ 17 %).

Malgré tout, il y a « une certaine continuité », détaille Florence Guillaume, la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, avec ce que l’on connaissait avant le Covid, notamment avec ce « seuil inférieur à 3 500 morts depuis 2017 ».

On constate même « une amélioration pour les usagers en voiture ou en deux-roues motorisé », avec respectivement 59 et 34 tués de moins.

En revanche, et sans que l’on puisse pour le moment l’expliquer, 2022 a connu une hausse importante de la mortalité sur les autoroutes : « +14 % passant de 263 en 2019 à 300 tués en 2022. »

Cette évolution provient essentiellement de la hausse de la mortalité des piétons sur ce réseau. Ces piétons, ce sont alors surtout des conducteurs qui ont quitté leur véhicule, et dans une moindre mesure des patrouilleurs. Un gendarme a aussi perdu la vie l'an dernier.

Une vraie différence de genre

La Sécurité routière constate également un écart « persistant » entre les hommes et les femmes. Il se creuse même… « À kilomètres parcourus comparables », la part des hommes dans la mortalité routière se renforce à 78 %, contre 77,3 % en 2019.

La problématique reste « forte pour les jeunes », reconnaît aussi la générale de gendarmerie, Florence Guillaume. Les 18-24 ans demeurent la tranche d’âge la plus à risque, suivie de près par les plus de 75 ans.

En termes de blessés, idem. Alors que le nombre de blessés toutes gravités - 236 000 (-1,3 %) - et le nombre de blessés graves - 16 000 (-1,9 %) - sont en légère diminution, les jeunes sont les plus touchés. Et parmi eux, les ados (14-17 ans) sont « particulièrement à risque ».

On les retrouve d’ailleurs dans cette nouvelle problématique relative aux moyens de déplacement à la mode, évoqués en préambule.

Pour ces usagers, « il y a clairement une augmentation majeure de l’accidentalité », insiste le professeur François Rannou de l’hôpital Cochin, et « cela concerne beaucoup les jeunes ».

En outre, ce qui est nouveau, ce sont « les types de blessures qu’on ne voyait pas jusque-là ». À trottinette, il est fréquent d’avoir affaire à « des fractures des deux avant-bras », ce qui est bien sûr « bouleversant » pour le quotidien de ces patients.

Parmi eux, il y en a deux qui ont accepté de raconter le calvaire de leur rééducation, tombée pour l’un en plein Covid, ce qui a grandement compliqué son parcours de soins.

Le casque toujours pas obligatoire à vélo

À l’été 2019, tout seul, à trottinette, simplement en butant sur un trottoir, Jean-Yves s’est cassé les deux poignets. Il est dessinateur de métier. Depuis, autant dire que sa vie est chamboulée.

Deux ans plus tard, Anastasia a fait une mauvaise chute à vélo, en craignant que vienne la percuter une camionnette, qui s’était trompée dans le maelstrom des voies parisiennes réservées aux bus et vélos, puis les autres. Bilan : deux coudes fracturés.

Ni l’un ni l’autre ne sont aujourd’hui complètement remis. Ils ne sont même pas assurés de ne pas garder de séquelle(s) à vie.

Pour le Pr Rannou, le casque est indispensable. Caroline Deck, chercheuse à l’université de Strasbourg, confirme.

Selon ses recherches, à vélo, sans casque, c’est « 100 % de risque de lésions neurologiques », avec casque, « ça diminue à 80 % et, surtout, le risque de fracture crânienne est divisé par 3. »

À trottinette, sans casque, ce risque est « supérieur à 95 % », contre « 33 % avec ! »

Quel que soit le casque, dès qu’il est certifié (CE), « il protège », assure-t-elle.

Parmi tous les casques homologués, il y en a tout de même des plus ou moins protecteurs. Tous ses tests et ses résultats sont à découvrir sur ce site : https://www.certimoov.com/

Fort de ces conclusions, le gouvernement compte-t-il rendre le casque obligatoire à tous les usagers des ETPm et vélos, même majeurs* ? « Nous cherchons déjà à les sensibiliser », et « si derrière il n’y a pas de réaction, on s’adaptera », prévient Sonia Backès.

« Regardez sur les pistes de ski », renchérit Florence Guillaume, « la très grosse majorité des skieurs porte un casque », alors qu’il n’est pas imposé par la loi. « L’adhésion est souvent la stratégie la plus efficace ».

Pour l'heure, aucune sanction ni disposition nouvelle ne sont annoncées en matière de Sécurité routière.

*Le casque est obligatoire jusqu'à 12 ans à vélo.

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