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Une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens confirme que le tout vélo comme le tout voiture est impossible

L’Institut Paris Région a mené une étude sur la mobilité des Franciliens, en utilisant une méthodologie inédite consistant à géotracer en continu 3 337 volontaires âgés de 16 à 80 ans pendant une semaine. Les résultats sont parfois prévisibles et d’autres fois remarquables.

Une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens confirme que le tout vélo comme le tout voiture est impossible

Les études sont primordiales pour dresser une photographie juste de notre société. Enfin juste, plus vraie que le ressenti. Celle de l’Institut Paris Région est remarquable à plus d’un titre. La méthodologie prend le contrepied de celle de 2020. Cette dernière misait sur une journée hors weekend pour un panel de 8 000 individus par an en moyenne. La nouvelle étude menée en 2023 vise 3 337 volontaires, mais sur une période plus longue de sept jours, et sans aucune interruption. La magie du traçage GPS. Évidemment, les résultats ont été anonymisés en conformité avec le RGPD. Mais saluons cette volonté de proposer autre chose. Car les conclusions sont tantôt remarquables, tantôt prévisibles.

Un panel varié d’individus

Cela se nomme le profil socio-économique. C’est un point primordial à bien déterminer, car une personne habitant en couple dans un 120 m2 dans le 16ème arrondissement de Paris n’aura pas les mêmes besoins qu’une famille de 5 vivants dans un pavillon au cœur du 77.

L’étude a intégré autant d’hommes que de femmes, avec une majorité d’individus dont l’âge oscillait entre 25 et 65 ans. Moins de jeunes de 16 à 25 ans, ou de personnes âgées de plus de 65 ans.

Les professions sont issues de tous les secteurs, mais les ouvriers sont en minorité (6,3 %). La majorité d’entre eux, transportant du matériel spécifique, ils sont tributaires de leur véhicule de fonction.

Les cadres supérieurs représentent 19,6 % et s’ajoutent aux 17,2 % de profession intermédiaire et aux 20,4 % d’employés. Les étudiants et les retraités ne sont pas en reste.

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Côté diplômes et niveau scolaire, c’est varié, avec une majorité de Bac ou équivalent.

Enfin, les personnes vivant seules représentent 19,2 % des sondés. Les foyers de 2, 3 et 4 personnes sont majoritaires. Mais les foyers comportant 5 personnes ou plus composent tout de même 11,6 % des sondés.

Une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens confirme que le tout vélo comme le tout voiture est impossible

Des véhicules variés mais de la voiture pour tous

Cette partie de l’étude est la plus intéressante. Environ 97 % des sondés possèdent au moins une voiture et elle est thermique ou hybride pour 95 % d’entre eux.

La voiture personnelle électrique se contente d’un modeste 5,3 %. C’est plus que les 1,5 % qui composent actuellement le parc automobile français (source).

Le vélo est présent chez 55 % des individus composant l’échantillon. C’est moins que l’on ne l’aurait imaginé.

La trottinette électrique n’équipe quant à elle que 11,1 % des personnes suivies pour l’étude. Et aucune n’en a plus d’une. Contre parfois 3 voitures et 3 vélos.

79,1 % de l’échantillon est titulaire du permis de conduire. Le département du 93 a le score le plus faible, avec 70 %. Le département du 92 trône en tête avec 85,3 %.

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C’est la preuve que le permis de conduire est encore un besoin dès que l’on sort des métropoles et que l’on s’installe en banlieue.

Des résultats montrant qu’on ne se déplace pas uniquement pour « aller au boulot »

Parmi les nombreux résultats de l’étude, l’un des plus intéressants est la part de trajets pour un motif autre que les achats, se rendre au travail ou sur son lieu de cours.

Nous remarquons également que le dimanche est le jour préféré pour rester chez soi : 24 % des individus ne se déplacent pas le dimanche.

Au royaume des faits intriguant, il y a 3,1 fois plus de déplacements le vendredi que le lundi.

Plus important, 25 % seulement utilisent plusieurs modes de transport pour se rendre à leur lieu de travail. Autrement dit, nous n’avons intuitivement pas l’habitude de varier les modalités de déplacement. C’est peut-être la clé d’une optimisation des solutions.

Notez que seulement 0,8 % des déplacements des Franciliens se font hors Île-de-France.

La marche est le moyen de déplacement le plus plébiscité

« La révolution vélo, prenez le vélo, il n’y a que le vélo de vrai ». Visiblement, non. C’est la marche qui plaît le plus. Les déplacements en journée dans Paris intra-muros sont d’ailleurs réalisés à 53,5 % en pratiquant la marche. Les transports en commun suivent avec 30 %. Le vélo n’arrive qu’après, avec un modeste 11,2 %. Ce qui prouve que favoriser (et fiabiliser) les transports en commun et les piétons serait plus important que de déployer des pistes cyclables à outrance.

La voiture, bien qu’elle soit devenue un blasphème dans la capitale, représente 4,3 % Les taxis et VTC se contentent d’un 0,4 %. Nous aurions pu penser plus.

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Les déplacements entre Paris et la petite couronne sont principalement réalisés en transports en commun (66,1 %). Le vélo représente 14 %. Soit plus que les Parisiens intra-muros. Le vélo est donc moins privilégié par les Parisiens que par les banlieusards. La marche maintient un 5,5 % tout de même (lié au fait qu’il faut se rendre à la station de métro ou à la gare). Les gens aiment vraiment marcher. La voiture accapare 11,8 %. Elle sert souvent à plusieurs actions : déposer les enfants, se rendre au travail, faire les courses, récupérer les enfants, etc.

Dès que les déplacements sont réalisés entre Paris et la grande couronne, la voiture et les transports en commun composent respectivement 16,7 % et 77,3 % des déplacements. Le vélo persiste avec un 2,9 %. Les deux-roues peinent à convaincre avec 1,3 %.

Se déplacer le matin, c’est différent

Le matin, les habitudes ne sont pas les mêmes qu’en journée. Pour des déplacements dans Paris intra-muros, le vélo monte à 15,5 % des parts de déplacement. La marche descend à 36,6 %, un score honorable étant donné qu’il est le moyen de déplacement le plus lent au moment où les individus disposent du moins de temps. Les transports en commun sont utilisés par 42,7 % des individus. Dans tous les cas, dans Paris, la voiture est en net retrait et le vélo y est 3 fois plus utilisé le matin, et 2 fois en journée.

Pour les trajets de la petite couronne à Paris, la victoire des transports en commun est sans appel avec presque 70 % du panel qui les a utilisés. Le vélo s’offre 18,9 %, devant la marche (2 %). La voiture est choisie par 6,6 % des utilisateurs.

Lorsqu’il s’agit de rejoindre Paris depuis la grande couronne, les transports en commun sont majoritairement et presque exclusivement utilisés avec 83,2 %. Le vélo ne disparaît pas pour autant avec 3,1 % d’utilisation. La voiture s’octroie 12,8 % contre seulement 0,6 % de 2 roues. Le vélo est ainsi plus sollicité que la moto ou le scooter.

La répartition des modes de déplacement le matin est la plus variée pour des trajets à l’intérieur de la petite couronne. Le vélo tourne à 14 %, la voiture à 22,5 %, les transports à 27 % et la marche à 34 %.

Enfin, les déplacements le matin dans la grande couronne se font majoritairement en voiture (60,9 %).

On sort la voiture le week-end

Une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens confirme que le tout vélo comme le tout voiture est impossible

La part d’utilisation de la voiture le week-end est plus importante qu’en semaine. Cela pourrait paraître évident : nous nous déplaçons souvent en famille, tandis que nous nous rendons seuls sur le lieu de travail la semaine. À cela s’ajoute la notion de confort : celui qui prend les transports en commun tous les jours aura envie de plus de confort le week-end.

Les heures de départ : le vélo permet de partir plus tard et de rentrer plus tôt

L’une des données les plus importantes est probablement celle-ci. Les flux de déplacement par mode en fonction de l’heure de départ sont instructifs.

Une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens confirme que le tout vélo comme le tout voiture est impossible

Le vélo se permet des départs tardifs et progressifs. Les transports en commun prouvent que les heures de pointe forment littéralement une pointe dans le graphique : tous les usagers se déplacent au même moment. Idem pour l’automobile.

L'âge et le niveau de revenu n’ont finalement pas d’importance

Autre graphique qui tord le cou aux idées reçues, celui qui répartit les modes de déplacement selon l’âge ou la catégorie socio professionnelle : ces facteurs n’ont pas vraiment d’effet sur les résultats. Il y a bien la voiture qui est plus sollicitée par la classe moyenne. Mais ce n’est pas probant.

Une enquête régionale sur la mobilité des Franciliens confirme que le tout vélo comme le tout voiture est impossible

 

La marche et la voiture par-dessus tout

Alors que nous parlons sans cesse de nouvelles mobilités, l’étude conclut que la marche et l’automobile priment sur le reste, sauf dans le cas du déplacement sur son lieu de travail, où les transports en commun prennent le dessus.

Enfin, nous passons 24 minutes en moyenne à nous déplacer, sauf pour nos trajets du domicile au lieu de travail, qui, lui, dévore 38 minutes en moyenne.

Enfin, l’étude aboutit à deux statistiques assez dingues.

Premièrement, 80 % des usagers du périphérique parisien habitent en dehors de Paris. C’est malgré tout la ville qui en a la gestion. Et nous avons vu que les usages parisiens sont très différents de ceux des autres habitants de l’Île-de-France, y compris les résidents de la petite couronne.

Deuxièmement, il y a 34,5 millions de déplacements par jour ouvré en Île-de-France. Le problème de la pollution et du trafic vient déjà de là : de contraindre des millions de personnes à se déplacer aux mêmes endroits, aux mêmes moments. Souvent pour effectuer une tâche faisable à distance.

L’ensemble de l’étude est accessible gratuitement ici.

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